L'éternel problème de l'instabilité des barres techniques des clubs de football continue à défrayer la chronique. Même si la majorité des dirigeants des clubs animant le Championnat national, avec ses différents paliers, s'accordent à dire que ce phénomène est pour beaucoup dans la dégradation vertigineuse du niveau du football algérien, néanmoins, ils n'hésitent pas à limoger leurs entraîneurs dès que la tension commence à monter chez les supporters. Certains clubs sont même arriver à atteindre une fréquence d'un coach tous les deux mois. Ce qui, bien évidemment, se répercute directement sur le rendement du groupe. Comment ces présidents espèrent-ils trouver une homogénéité quelconque à ce rythme ? En tout cas, le plus important pour eux est de trouver, dans le moment, un bouc émissaire qui puisse «payer» les frais des mauvais résultats. En début de saison, pour freiner un tant soit peu cette frénésie, les responsables de la Fédération algérienne de football (FAF), du temps de l'ancien président Hamid Haddadj, ont tenté d'apporter une solution. Les règlements généraux de la FAF ont été amendés de sorte que les clubs ne puissent avoir, à partir de janvier 2009, plus de deux licences d'entraîneur par saison. Finalement, il n'y a rien eu. Plusieurs semaines après, une bonne partie des équipes continuent à vivre au rythme des «va-et-vient» des entraîneurs. Le nouveau staff dirigeant de la FAF, à sa tête Mohamed Raouraoua, élu au mois de février dernier, n'a pas encore évoqué cette question, même si, entre-temps, plusieurs décisions ont été prises, notamment le durcissement des sanctions disciplinaires. Il est vrai que, pour l'instant, la violence dans les stades est un problème beaucoup plus important auquel il faut impérativement trouver des solutions. Le nouveau bureau fédéral procède par priorité. En plus de cela, il n'est pas évident que Raouraoua s'en tienne à cette décision de limiter le nombre de licences pour les entraîneurs. Il faut dire que cette initiative n'avait pas fait le consensus au sein de la famille footballistique. Plusieurs entraîneurs avaient indiqué qu'ils ne sont pas censés payer le prix de la situation chaotique du football national. Les problèmes du sport roi en Algérie sont beaucoup plus profonds et cela ne se résume pas à l'instabilité des barres techniques qui n'est que le résultat de ce marasme. Il faut rappeler qu'auparavant, du temps du ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, la tutelle avait légiféré un décret dans lequel elle imposait une licence d'entraîneur tous les deux ans. Une mesure qui a déplu à plus d'un estimant que laisser un coach sans «emploi», dans le cas où il se fait limoger au bout de quelques mois seulement, et pendant une aussi longue durée, n'est pas «productif». Les détracteurs de ce décret avaient évoqué le droit au travail. Même si l'initiative de la FAF n'est pas aussi «austère», puisqu'elle permet aux clubs d'avoir deux licences par saison, néanmoins elle soulève quand même quelques «incompatibilités» par rapport à certains aspects. Ainsi, il est tout à fait logique qu'un club se sépare de son entraîneur quand les résultats ne suivent pas. De plus, il y a toujours une possibilité de «déjouer» la réglementation en retirant, par exemple, pour son entraîneur, une licence de dirigeant. En dernier lieu, il est utile de signaler que l'actuel président de la FAF, Mohamed Raouraoua, préfère procéder autrement. A ce titre, il a enclenché un dialogue avec les techniciens ayant en charge les clubs des divisions une et deux. Ainsi, le mardi 24 mars dernier, le président de la FAF s'est réuni avec l'ensemble des entraîneurs de ces deux paliers du championnat, en présence des cadres des instances footballistiques, à l'image du président de la Ligue nationale de football (LNF), Mohamed Mecherara. A cette occasion, Raouraoua avait «exhorté les entraîneurs à œuvrer à l'élévation du niveau technique de nos joueurs, à présenter à la FAF et à la LNF toutes les suggestionssusceptibles d'aider au développement et participer activement à la lutte contre la violence dans les stades», lit-on dans le communiqué sanctionnant cette réunion. Raouraoua avait également appelé les entraîneurs à s'organiser pour la création du collège d'entraîneurs afin qu'il devienne une force de propositions et qu'il puisse participer à l'élaboration de la politique nationale du développement du football avec la direction technique nationale. A. A.