Demain aura lieu l'investiture du 45e président des Etats-Unis, Donald Trump, élu le 8 novembre dernier, face à la démocrate, Hillary Clinton. Une investiture singulière dans un protocole états-unien pourtant bien huilé et B.C.B.G. Trump, qui a bouleversé la donne du «politiquement correct» fait peur avant même d'avoir franchi les portes du Bureau ovale. Businessman multimilliardaire, il ne semble croire qu'aux règles du business qui ont fait sa fortune. Règles qu'il veut appliquer de la même manière dans sa gestion des Etats-Unis, les gérant comme une entreprise. Il a d'ailleurs expliqué, dans une de ses déclarations, que sa fortune personnelle lui permettait de résister aux pressions des lobbies et aux tentations de la corruption. Aussi, Donald Trump apparaît-il comme un président atypique répondant peu, ou prou, aux normes admises de la part d'un homme appelé à diriger un pays qui n'est autre que la première puissance mondiale. Ses déclarations à l'emporte-pièce, ses prises de positions controversées sur les Etats-Unis et le monde font froid dans le dos. Dès lors, d'aucuns de s'interroger si le nouveau président états-unien est un espoir ou une calamité, non seulement pour son pays, mais aussi pour le monde. En fait, il sera difficile d'y voir clair, les choses demeureront en suspens avant que M.Trump ne prenne ses premières décisions en tant que président des Etats-Unis. De ce fait, les 100 premiers jours de Donald Trump à la Maison-Blanche seront cruciaux pour les Etats-Unis et [surtout?] pour le monde, tant l'impact qu'a la première puissance mondiale sur les rapports internationaux est important. Bousculant tout, ne respectant aucun principe auquel est tenu un dirigeant politique [singulièrement lorsqu'il se trouve à la tête d'un pays de la dimension des Etats-Unis], ne se pliant pas au protocole, Donald Trump veut mener son pays (et le monde?) comme ses «entreprises» sous le label «business is business» (les affaires sont les affaires). Ainsi en témoigne sa dernière déclaration où il réaffirma qu'il commencera sans délai la construction d'un mur le long de la frontière avec le Mexique, assurant que Mexico City remboursera les frais. Affairiste sans limite et bâtisseur de multinationales - il est à la tête de nombreuses entreprises - Donald Trump affirmait, lors de sa première conférence de presse, «Je veux être le plus gros producteur d'emploi que Dieu ait créé». Toutefois, cela ne lève pas pour autant le voile sur ce que sera et/ou fera Donald Trump une fois installé à la Maison-Blanche. C'est encore plus vrai en politique étrangère où l'opacité est habilement entretenue, suscitant des appréhensions. De fait, ses déclarations sur l'Europe et l'Otan (une organisation obsolète, selon lui) dans une interview aux quotidiens britannique Time et allemand, Bild, ont suscité l'effroi dans les capitales européennes et alarmé l'Alliance atlantique. Imprévisible, Donald Trump qui n'a communiqué - depuis son élection - que par des tweets, entretient le flou sur ses intentions. En fait, le seul point de politique étrangère où il semble savoir où il veut aller est le conflit israélo-palestinien, où le président élu se démarque des positions immuables de ses prédécesseurs sur Jérusalem [où il veut transférer l'ambassade des Etats-Unis] et en désignant ambassadeur des Etats-Unis, à Tel-Aviv, un partisan d'Israël. Mais pas que ça: Trump veut démanteler l'accord sur le nucléaire iranien, conteste l'accord sur le changement climatique, dénigre le libre-échange... voulant détruire ce que la communauté internationale a péniblement mis sur pied ces dernières années. Ainsi, Donald Trump attaque sur tous les fronts remettant en cause les concepts de la diplomatie internationale. Ces contre-pieds sont-ils le fait d'un néophyte en politique internationale ou la résolution délibérée de déstabiliser le monde? C'est possible! Aussi, attendons le prochain président états-unien à l'oeuvre avant d'en juger. Wait and see!