C'est du moins ce que promet de réaliser David Friedman, ambassadeur désigné en Israël par le président élu, Donald Trump. Pour ceux au fait des arcanes de la politique et de la diplomatie états-uniennes, David Friedman est en fait un «quasi-israélien» encore plus à droite que le Likoud et son chef, Benjamin Netanyahu. En effet, l'ambassadeur désigné des Etats-Unis est partisan de la colonisation et est opposé au principe de deux Etats [Israël et Palestine] vivant côte à côte. Si le Congrès confirme cette désignation, cela veut dire que la future administration Trump va détruire ce qui a été construit depuis des années pour trouver une issue pacifique au conflit israélo-palestinien. La future administration Trump veut donc effacer ce qui a été réalisé au prix d'efforts renouvelés par les administrations états-uniennes (toutes tendances confondues) et la communauté internationale. Certes, comme tous les hommes qui briguent la Maison-Blanche, il y a un «passage obligé» que tout candidat se doit d'observer: faire allégeance à l'Etat hébreu et promettre le transfert de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, promesse demeurée un voeu pieux. Le candidat Donald Trump a également fait le même serment. On pouvait estimer qu'il en restera là. Il semblerait que non au regard des premières désignations des hommes qui auront la charge de représenter la diplomatie des Etats-Unis. Si la nomination au département d'Etat du pétrolier texan, Rex Tillerson, laisse dubitatif - il ne s'est prononcé ni dans un sens ni dans l'autre sur les évènements qui agitent le monde depuis sa nomination en particulier sur le dossier israélo-palestinien - celle de David Friedman, à l'ambassade des Etats-Unis en Israël est plus explicite, car l'homme est tenu en suspicion y compris aux Etats-Unis. Dans le communiqué annonçant la nomination de David Friedman, le président élu écrit sur Twiter: En tant qu'ambassadeur des Etats-Unis en Israël, David Friedman «entretiendra la relation spéciale qui unit nos deux pays», sans toutefois dire où son ambassadeur accomplira sa mission. Or, dès sa nomination, David Friedman avait déclaré «avoir hâte de remplir sa mission dans la capitale éternelle d'Israël, Jérusalem». Dès lors, en touchant à ce point sensible du contentieux israélo-palestinien, l'ambassadeur désigné met les pieds dans le plat, remet en cause le processus de paix entamé depuis des années et annonce la couleur: un homme qui fait fi du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, lequel ne reconnaît pas l'annexion d'Al-Quds par Israël. Dans ce contexte notons que la conseillère de Donald Trump, Kellyanne Conway, avait dit cette semaine, que le déménagement de l'ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem était une «très grande priorité». Aussi, la question se pose quant aux intentions réelles de la future administration républicaine sur ce dossier. De ce fait, faut-il donner crédit aux déclarations d'un faucon du gouvernement Netanyahu qui affirmait après l'élection de Donald Trump que «l'idée d'un Etat palestinien indépendant était révolue» caressant l'espoir de l'annexion par Israël d'une grande partie de la Cisjordanie. De son côté, la vice-ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Hotovely, avait indiqué, réagissant à la nomination de Friedman «La désignation de Friedman est une bonne nouvelle pour Israël» ajoutant «ses positions reflètent la volonté de renforcer le statut de Jérusalem comme la capitale d'Israël et la prise en compte du fait que les colonies n'ont jamais vraiment été un problème dans la région». On aura ainsi tout entendu, des colonies sur des territoires étrangers, ne constitueraient pas un problème. La future administration états-unienne est en train de créer un précédent dangereux et conflictuel au Moyen-Orient, induit par les déclarations du staff du président élu. Sans doute qu'il faudra attendre la position officielle du président élu sur le principe de deux Etats pour dire s'il oeuvre pour la paix ou s'il veut une nouvelle déflagration au Moyen-Orient.