C'est dans un climat «hypocondriaque» qu'a eu lieu l'évacuation des 103 familles qui peuplaient, jusqu'à hier, les quartiers de Bouadraâ Salah. Ces dernières ont, en effet, affiché une sorte de «mélancolie» accompagnée d'expressions de mécontentement. Menacés par le phénomène de glissement de terrain ayant sérieusement détérioré leurs habitations, surtout depuis les dernières pluies abondantes, elles ont réclamé un logement pour chaque membre de la famille. En ce sens, ces protestataires tenaient à souligner que des appartements composés de deux et de trois pièces ont été attribués à des familles constituées parfois de 11 personnes. Chose qui a été réfutée par ces familles qui avaient même, par le passé, introduit des recours auprès des autorités locales. L'opération d'évacuation a quand même eu lieu en présence des pouvoirs publics. Ces derniers ont usé de tous les moyens possibles pour que l'opération ne prenne pas une autre tournure. Les 103 familles ont été évacuées vers les nouvelles villes de Ali Mendjli et Massinissa. Rappelons que dans cette même perspective, une centaine de familles ont été relogées, la semaine dernière, au niveau des mêmes villes. Cependant, cette première opération a enregistré le refus irréversible de onze familles d'occuper leurs nouveaux logements et ce, pour les mêmes raisons citées plus haut. Il y a lieu de souligner que ces onze familles ont fait l'objet d'une mise en demeure pour quitter les lieux avant l'opération de démolition. Par ailleurs et au niveau de la commune de Didouche Mourad, 15 familles refusent de rejoindre leurs anciennes demeures ayant fui vers le centre de la commune à cause du terrorisme et la misère. Ces 15 familles ne semblent pas vouloir reprendre leur vie de naguère. Surtout, ont-elles dit, que les lieux ne disposent d'aucun moyen pouvant permettre une vie décente. Malgré toutes les démarches entreprises par le président de l'APC pour les dissuader lors d'une rencontre, ces familles refusent de partir et préfèrent demeurer près du centre de la commune, dans des bidonvilles construits sur un terrain relativement menacé par le glissement. Elles réclament désormais des logements sociaux. Devant l'entêtement de ces familles, les pouvoirs publics ont dû opter pour leur évacuation vers une école. Cette opération était plus qu'impérative et s'inscrit dans l'urgence absolue, puisque la conduite de gaz qui traverse leur habitat précaire a été sérieusement endommagée à cause du glissement de terrain.