Cette société(GRT gaz) avait exercé une pression sur la compagnie algérienne pour réviser les prix. Sonatrach est dans son droit de décliner la demande de GRTgaz après l'épuisement des quantités contractuelles. La plainte de la GRTgaz (filiale de la société française Engie» quant à la défaillance de Sonatrach pour ses engagements portant approvisionnement du sud de la France en gaz naturel est jugée irrecevable par Sonatrach... En effet, et selon un responsable de Sonatrach que l'agence Algérie presse service (APS) a interrogé à ce sujet, l'arrêt de l'approvisionnement de cette région en gaz naturel par Sonatrach, n'a pas pour origine une défaillance quelconque. «Sonatrach n'a pas failli à ses engagements contractuels en matière d'approvisionnement de la France en gaz naturel», a indiqué le responsable interrogé. «La décision d'arrêter l'approvisionnement de cette région en gaz, a été prise suite à l'épuisement des quantités contractuelles destinées à cette région par l'opérateur Engie (ex-GDF Suez)», a expliqué l'interviewé de l'APS, précisant que cet opérateur, en raison de la persistance des mauvaises conditions climatiques en France, a doublé sa demande. Après l'épuisement des quantités contractuelles, la Sonatrach, selon le même responsable, «est dans son droit de décliner la demande de GRTgaz», avant d'ajouter que «la Sonatrach a beaucoup d'autres engagements à honorer avec d'autres clients». Le recours de l'Energie à la Sonatrach, explique par ailleurs le responsable algérien, n'a pas été fait sans calculs. «L'Energie a formulé sa demande après avoir constaté que les prix du gaz sur le marché spot ont été revus à la hausse ces derniers mois, du fait de leur indexation sur les cours du pétrole brut». Cette société(GRT gaz) avait exercé, fera savoir la source de l'APS, une pression sur la compagnie algérienne pour réviser les prix contractuels de gaz dans le sillage de la chute des prix de pétrole. «La partie française voulait renégocier les contrats gaziers à long terme avec Sonatrach lorsque les prix du gaz étaient bas. Les Français voulaient faire pression sur Sonatrach pour renégocier ces contrats», a relevé la même source. «Et comme le mauvais temps persiste en Europe, alors que les prix du pétrole sont relativement en hausse actuellement, les Français ont besoin de quantités supplémentaires et ont exprimé leurs besoins à la partie algérienne», a-t-il ajouté. Interrogé de son côté jeudi dernier à Alger sur les propos de GRTgaz, en marge de la signature d'un contrat entre Sonatrach et deux groupes industriels publics, le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, a estimé inopportun de «se soucier à la place de cet opérateur français. «Nous, à notre niveau, nous n'avons aucun problème...maintenant pourquoi voulez-vous qu'on s'inquiète à la place des Français», a-t-il répondu. Il est à rappeler que l'Algérie après tout n'est pas le premier fournisseur de la France en gaz naturel. Elle est même le dernier fournisseur, loin derrière la Norvège et la Russie. Elle ne fournit en fait que 10% et uniquement la région du sud de la France. C'est ce qui laisse, de l'avis de beaucoup d'experts, la partie algérienne quelque peu indifférente quant à l'avenir de ses accords avec la France. D'autant plus, ajoutent-ils,que le gaz de l'Algérie est très convoité par de nombreux pays, particulièrement la Chine, l'Espagne et l'Italie ces dernières années. Soulignons enfin que l'Algérie en réalité n'a pas choisi la France en tant que client. Elle a été contrainte de l'accepter en tant que tel, conformément aux accords d'Evian, signés un certain 19 mars 1962.