Un groupe armé malien pro-gouvernemental a annoncé avoir perdu 14 combattants dans une attaque imputée à l'ex-rébellion samedi, trois jours après un attentat-suicide jihadiste contre un regroupement de factions rivales qui a fait près de 80 morts. L'attaque suicide mercredi contre un camp de regroupement des formations signataires de l'accord de paix au Mali et de l'armée malienne à Gao, principale ville du nord du pays, a fait 77 morts et 120 blessés, selon un dernier bilan encore provisoire publié jeudi par la Mission de l'ONU au Mali (Minusma).Un rassemblement en hommage aux victimes de cet attentat revendiqué par le groupe du terroriste Mokhtar Belmokhtar, rallié à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a réuni plusieurs centaines de personnes à Bamako samedi, dernier des trois jours de deuil national décrétés par le président Ibrahim Boubacar Keïta. «C'est la première fois dans l'histoire de notre pays qu'un attentat cause un aussi grand nombre de victimes», a déclaré vendredi à Gao le capitaine Chido Dacko, du service social de l'armée malienne, lors d'un hommage aux tués qui se comptent à la fois dans les rangs de l'ex-rébellion, des groupes pro-Bamako et des militaires maliens. Malgré les voeux d'unité formés à la suite de cet attentat, de nouveaux affrontements se sont produits samedi entre groupes signataires de l'accord, selon le Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-gouvernemental). Un poste du Gatia près de Tin-Assako, dans la région de Kidal (nord-est), a été attaqué samedi, a affirmé le secrétaire général du Gatia, Fahad Ag Almahmoud, accusant «les éléments de la CMA» (Coordination des mouvements de l'Azawad, ex-rébellion à dominante touareg). «Le bilan est lourd: nous déplorons 14 victimes», a-t-il ajouté. L'information a été confirmée par un habitant de Kidal joint par téléphone, mais la CMA n'a pas réagi dans l'immédiat à ces accusations.