«L'attaque a eu lieu hier matin à 08h40 (locales et GMT)», au moment même où la CMA et la Plateforme «devaient commencer une patrouille mixte», comme elles y ont été conviées dans le cadre de l'accord d'Alger. Un attentat kamikaze a causé hier la mort de 50 membres de la coalition touarègue CMA et du groupe armé progouvernemental malien dit de la Plateforme, dans la ville de Gao, au nord du pays. L'auteur de cet acte terroriste s'est fait exploser dans le site de regroupement de ces mouvements de l'ex-rébellion et de la milice Imghad et alliés, selon les premières indications d'une source militaire au sein de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), elle-même maintes fois attaquée par des éléments non didentifiés.«Un kamikaze a attaqué un camp» de regroupement de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) et de la Plateforme (groupe pro-gouvernementaux) à Gao, «et le bilan est de 50 morts», a ainsi annoncé la source de la Minusma, information qui a ensuite été rapidement confirmée par une source administrative à Gao, même si aucun détail n'a pu être fourni dans l'immédiat. Si l'on considère les indications de cette source, à la Minusma, les membres de la Plateforme victimes de l'attaque suicide seraient des hommes du Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), rival sur le terrain des affrontements sporadiques de la Coordination des mouvements de l'Azawed. Le fait est que «le kamikaze est venu dans un véhicule et s'est fait exploser. L'attaque a eu lieu hier matin à 08h40 (locales et GMT)», au moment même où la CMA et la Plateforme «devaient commencer bientôt une patrouille mixte», comme elles s'y sont engagées dans le cadre de l'accord d'Alger. Celui-ci stipule en effet que des patrouilles mixtes doivent se tenir en application du mémorandum de paix signé en mai-juin 2015 entre le gouvernement malien et les différents groupes armés présents au nord du pays, notamment à Kidal et Gao. Toujours selon le document paraphé à Alger puis à Bamako pour restaurer la paix au Mali, lesdites patrouilles mixtes constituent un pas vers une refonte de l'armée malienne dans laquelle doivent s'intégrer progressivement l'ensemble des groupes armés qui sont partie prenante de l'Accord.Sauf que la région de l'Azawed, voire tout le nord du Mali, sont infestés depuis le printemps 2012 par plusieurs groupes terroristes plus ou moins liés à Al Qaïda, le plus connu étant celui de Mokhtar Belmokhtar, El Mourabitoune, qui aurait réintégré l'organisation Aqmi après l'avoir boudée quelque temps. L'opération Barkhane lancée par la France en 2013 avec la mise en place d'une force d'intervention militaire internationale qui est toujours à l'oeuvre n'a pas freiné l'activisme de ces groupes qui sont en connexion avec ceux du Sud libyen et Boko Haram dans les autres pays du Sahel comme le Tchad ou le Niger.Ceci pour rappeler que des zones entières échappent au contrôle tant de l'armée malienne qu'à celui des forces françaises et étrangères, souvent ciblées par des attaques meurtrières qui illustrent la liberté de manoeuvre des organisations terroristes dont on espérait qu'elles seraient circonscrites grâce à la mise en application des termes de l'Accord, une application qui tarde malheureusement à intervenir selon le calendrier établi. L'Algérie condamne L'Algérie a condamné l'attentat perpétré hier à Gao dans une déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif. «Nous condamnons de la manière la plus ferme l'attaque terroriste meurtrière perpétrée ce jour à Gao, a-t-il indiqué. En sa qualité de président du Comité de suivi de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, l'Algérie ne ménagera aucun effort pour l'application scrupuleuse et rigoureuse des dispositions de cet Accord, en coordination avec l'ensemble des acteurs concernés de la communauté internationale et les partenaires maliens. Convaincus que la voie du dialogue et de la réconciliation est et reste le seul moyen à même de favoriser une poursuite sereine du processus devant couronner les efforts en cours pour la mise en oeuvre de cet Accord, nous réitérons notre rejet de la violence et notre condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.».