Au Caire, abdelkader Messahel a tenu à souligner, avec force, la nécessité de l'impérative réforme de la Ligue arabe... Les travaux de la 10e session des pays voisins de la Libye, dans la capitale égyptienne, ont donné lieu à d'intenses discussions sur les voies et moyens de renforcer la dynamique du dialogue inclusif. Consacrée à «l'examen des derniers développements de la situation dans ce pays et à l'échange de vues sur toutes les formes de soutien» nécessaires, cette session veut contribuer à «soutenir les efforts en faveur du parachèvement du processus onusien pour le règlement de la crise dans le cadre de l'accord politique signé le 17 décembre 2015». Y ont pris part le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes Abdelkader Messahel, les ministres des Affaires étrangères de Libye, de Tunisie, d'Egypte, du Soudan, du Tchad, et du Niger, ainsi que l'envoyé spécial de l'ONU, Martin Kobler, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, l'envoyé spécial de l'Union africaine, Jakaya Kikwete et des représentants d'organisations internationales. En marge des travaux, des entretiens en tête-à-tête ont également permis à Abdelkader Messahel de multiplier les consultations. C'est ainsi qu'il a rencontré l'Envoyé spécial de l'UA et ex-président de la Tanzanie, Jakaya Kikwete, les deux hommes ayant exprimé leur souhait que «les travaux de la Commission chargée de la Libye qui se réunira le 27 janvier à Brazzaville (Congo), au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, soient sanctionnés par des résultats positifs». Comme il s'est entretenu avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, sur les derniers développements de la scène arabe, notamment en Libye, au Yémen et en Syrie. Messahel et Aboul Gheit ont, à cet égard, évalué «les différents défis politiques et sécuritaires et plusieurs autres questions régionales et internationales, outre le processus de réforme de la Ligue arabe, à la lumière du rapport de la Commission indépendante de haut niveau». A cette occasion, Abdelkader Messahel a tenu à souligner, avec force, la nécessité de l'impérative réforme de la Ligue arabe, conformément à des mécanismes renouvelés, pour lui permettre de «mieux interagir avec les nouveaux enjeux». Enfin, au cours des entretiens avec Taher Siala et Khemaïs Jhinaoui, respectivement ministres libyen et tunisien des AE, il a mis l'accent sur les démarches qui visent à densifier le processus du dialogue politique libyen. MM.Siala et Jhinaoui ont tous deux salué «la position immuable de l'Algérie, son soutien au processus politique libyen et sa solidarité avec le peuple libyen en cette conjoncture difficile». Dès l'ouverture de la session, Messahel a rappelé combien l'Algérie n'a ménagé aucun effort pour «impulser le processus de paix et de réconciliation nationale en se tenant, à distance égale, de toutes les parties et en les encourageant sur la voie du dialogue inclusif». Martelant sans cesse que la solution appartient aux seuls Libyens, il a réitéré la prévalence de la démarche algérienne qui vise à réunir l'ensemble des belligérants, dans le cadre du dialogue inclusif seul à même de conduire à la réconciliation nationale. C'est ce qui figure, d'ailleurs, dans le communiqué final de cette 10ème session qui a conclu ses travaux en saluant les efforts consentis par l'Algérie. Les ministres des AE ont en outre réaffirmé leur soutien au Conseil présidentiel qu'ils ont invité à former un Gouvernement d'union davantage inclusif, et ils ont appelé le Parlement libyen à lui accorder sa confiance, pour qu'il puisse assumer ses missions politiques, sécuritaires et économiques. Pour cela, ils ont souligné leur détermination à soutenir les efforts en faveur du processus politique en Libye, convaincus que c'est en réalisant les conditions nécessaires au rétablissement de la stabilité et de la sécurité que la solution de la paix sera réalisée. Ils ont, du coup, rejeté catégoriquement la «solution» militaire dont les répercussions seraient «désastreuses» sur la sécurité et la stabilité aussi bien en Libye que dans son voisinage. L'enseignement de cette 10ème session tient en deux points. Le premier concerne le soutien du Groupe des pays voisins au processus du dialogue inclusif et à l'invite expresse de toutes les parties libyennes qui comptent y participer de façon constructive. Le second, tout aussi important eu égard à certaines messes basses dont les conséquences pourraient être dramatiques pour la sécurité de toute la région, concerne le rejet catégorique de «toute ingérence étrangère». En clair, la stratégie de la diplomatie algérienne a été confortée. Elle le sera davantage encore avec la décision de tenir la prochaine réunion à Alger, après avoir rendu hommage aux «efforts consentis par l'Algérie et (à) ses démarches visant à rapprocher les vues entre les belligérants libyens pour parvenir à un règlement, dans le cadre du processus politique onusien».