Le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, a confirmé que l'Algérie a réduit son offre de plus de 50.000 barils par jour, soit plus que son quota. Le groupe chargé de la surveillance de l'accord conclu le 10 décembre 2016 veille au grain. Il s'est réuni hier, à Vienne, en Autriche, pour évaluer la baisse de la production de près de 1,8 million de barils par jour décidée par l'Opep et 11 pays non-membres de l'organisation. Le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, a pris part aux travaux de cette première réunion ministérielle du Comité de monitoring Opep et non-Opep. Que se sont dit les participants à cette rencontre? Les ministres ont abordé «la méthodologie et les mécanismes à mettre en place pour concrétiser la mission de monitoring que les pays membres et non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont confié à ce comité ministériel coprésidé par le Koweït et la Russie et dont l'Algérie est membre, avec le Venezuela et le Sultanat d'Oman», a indiqué le ministère algérien de l'Energie. Cette réunion sera consacrée aux différentes questions liées au système de monitoring mis en place, notamment «les sources, le planning, les délais et les systèmes d'alerte», a déclaré Noureddine Boutarfa dès son arrivée à Vienne. «Il y aura également un indicateur sur les exportations lors de cette réunion», a-t-il ajouté. «Nous allons aussi discuter pour que la question des exportations fasse partie des documents du monitoring», a confié le ministre qui a confirmé que l'Algérie a réduit plus que son quota, soit plus de 50.000 barils/jour. Noureddine Boutarfa a annoncé, dans un entretien accordé à l'agence Bloomberg, que l'Algérie pourrait réduire son offre de 65.000 barils/jour au lieu de 50.000 pour soutenir les prix. Cette déclaration intervient au moment où la production de pétrole de schiste américain a repris de plus belle alors que le président des Etats-Unis, Donald Trump, a promis de la soutenir. Dans le même temps l'Opep peine encore à atteindre son objectif: ramener son offre à 32,5 millions de barils par jour. Pourquoi? «Quand l'Opep est parvenue à un accord à Alger sur (une coupe de production) les ventes (à terme) pour les mois d'octobre, novembre et décembre ont été déjà engagées», explique Noureddine Bouterfa qui assure que «la baisse de production du mois de janvier sera plus importante». La partie est malgré tout loin d'être gagnée. Il faut cependant reconnaître que la situation s'est nettement améliorée. Le baril de Brent évolue à plus de 55 dollars tandis que le Sahara Blend algérien a enregistré un gain de 10 dollars en six semaines depuis l'accord historique scellé à Alger lors d'un sommet de l'Opep qui s'est tenu le 28 septembre 2016 en marge du 15ème Forum international de l'énergie. Le dispositif est en place pour rééquilibrer le marché qui souffre toujours d'une surabondance. Les pays producteurs (Opep et non-Opep) sont décidés à éponger le surplus. Le Koweït n'a pas augmenté sa production: la baisse de son activité est de 15.000 barils par jour pour qu'elle atteigne 148.000b/j. «Notre engagement de baisse de production est de 133.000 barils/jour (...) nous avons baissé de 6000 barils de plus, et nous pourrons atteindre 146.000 ou 148.000/ barils/jour», a déclaré son ministre du pétrole, Essam al-Marzouq. L'Arabie saoudite, qui a réduit sa production de 486.000 barils/jour pour la porter à moins de 10 millions mbj, envisage de renouveler cet engagement dans les six mois à venir, selon son ministre de l'Energie, Khalid Al Falih. La Russie a annoncé avoir réduit la sienne d'environ 100.000 barils par jour. «Actuellement, nous avons réduit (la production) en moyenne d'environ 100.000 barils par jour», a indiqué le ministre de l'Energie Alexandre Novak, avant de se rendre à Vienne. La Russie s'est engagée à baisser son offre de 300.000 barils par jour. «Nous faisons tout notre possible pour participer au maximum à la mise en oeuvre de l'accord signé en décembre par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et les grands exportateurs qui ne font pas partie du cartel», a-t-il assuré. Et ce n'est pas encore terminé... Le comité de monitoring doit se réunir encore à trois reprises avant la prochaine réunion de l'Opep prévue en mai. D'ici là beaucoup d'eau aura coulé sous les ponts.