Après le sommet historique tenu à Vienne le 30 novembre 2016, des membres de l'Opep se sont réunis jeudi à Abu Dhabi pour évaluer l'accord scellé pour sauver le marché pétrolier. Malgré l'incertitude qui règne au niveau des bourses mondiales, les exportateurs de l'Organisation se disent plutôt satisfaits des premiers éléments de réduction de l'offre. En effet, le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, s'est entretenu jeudi avec ses homologues d'Arabie saoudite, d'Irak et du Koweït et avec le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à Abu Dhabi, a indiqué le ministère de l'Energie. Ces entretiens, qui ont eu lieu en marge de l'Atlantic Council Global Energy Forum qui se déroule dans la capitale émiratie, ont porté sur «l'évolution des marchés pétroliers et la démarche d'implantation du mécanisme de suivi en vue de la réunion du haut comité de monitoring prévue le 22 janvier à Vienne». Les ministres se sont dits satisfaits des premiers éléments de réduction de l'offre suite au dernier accord Opep-non-Opep. Durant cette réunion, il a été souligné que «l'Algérie poursuit ses efforts pour maintenir la dynamique impulsée en septembre à Alger et arriver, à terme, à la stabilisation des marchés pétroliers autour de prix justes qui conviennent à la fois aux pays producteurs et aux pays consommateurs». Concernant la mise en œuvre de l'accord d'Alger par l'Opep, il est à noter que cet accord a abouti à réduire la production à 1,2 million de barils par jour, et ce, à partir du 1er janvier 2017. La production a été réduite pour passer à 32,5 millions de barils par jour. Quelques jours après cet accord, onze pays producteurs non-membres de l'Opep se sont également engagés, lors d'une réunion avec les membres de cette organisation, à réduire leur production d'environ 558 000 barils/jour à compter du 1er janvier 2017. L'Opep et les onze producteurs non membres ont ainsi conclu un accord, le premier du genre depuis une quinzaine d'années, pour agir ensemble en réduisant leur production d'un total avoisinant 1,8 mbj à partir de janvier 2017. Remontée fragile des cours Ceci dit, la remontée des cours du pétrole reste fragile et encore loin des attentes. Le Brent, référence pour le pétrole algérien, est remonté ce jeudi 12 janvier, atteignant 56.2 dollars le baril à 18h41 GMT, profitant de l'annonce par de membres-clés de l'Opep de la réduction de leur production et de leurs exports, mais aussi de la faiblesse du dollar face à l'euro. Cette remontée des prix du pétrole n'a pas trop duré, car ces derniers ont reculé hier, vendredi, en cours d'échanges européens, mettant un terme à la hausse des deux dernières séances malgré l'annonce de réduction des productions saoudienne et russe ainsi qu'une hausse des importations chinoises. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 55,45 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 56 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange Nymex, le baril de light sweet crude WTI pour le contrat de février reculait de 55 cents à 52,46 dollars. Notons que les cours avaient baissé en début de semaine avec la persistance des doutes du marché sur la mise en œuvre de l'accord de réduction prévue. De forts doutes en particulier se sont fait sentir au vu de la hausse des exportations de l'Irak, deuxième producteur de l'Opep après l'Arabie saoudite. La hausse de la production américaine est une autre cause d'inquiétude des marchés. Malgré les annonces de pays producteurs qui s'évertuent à convaincre les marchés qu'ils limitent leur production, les cours de l'or noir repartaient à la baisse. Hier l'Arabie saoudite et la Russie ont à nouveau affirmé limiter leurs extractions dans un effort de réduction de la surproduction mondiale, mais les acteurs du marché auraient besoin de preuves concrètes que la production mondiale recule pour que la hausse se maintienne.