«Le Liban a besoin d'être aidé et son armée est un facteur d'unité», a déclaré hier à Riyadh le ministre français des Affaires étrangères, interrogé sur le rétablissement de l'aide militaire saoudienne à ce pays. «C'est un pays qui doit être aidé», a indiqué Jean-Marc Ayrault aux journalistes dans la capitale saoudienne où il est en visite. «Je sais que l'Armée nationale libanaise est un facteur d'unité et de rassemblement», a-t-il ajouté, soulignant que tout devrait être «fait pour stabiliser et aider» ce pays. Au terme d'une visite du président libanais Michel Aoun début janvier à Riyadh, un responsable libanais avait indiqué que Riyadh et Beyrouth avaient convenu de tenir des discussions sur le rétablissement de l'aide militaire saoudienne. Riyadh avait interrompu en février son aide de trois milliards de dollars à l'armée libanaise ainsi que le reste d'un financement d'un milliard destiné aux forces de sécurité libanaises, pour protester contre des prises de position «hostiles résultant de la mainmise du Hezbollah sur l'Etat», en référence au mouvement chiite libanais. Le Royaume saoudien avait classé en mars le Hezbollah organisation «terroriste», déplorant notamment des «campagnes de presse» contre la monarchie sunnite «inspirées» par le mouvement chiite. l'Arabie saoudite soutient les groupes rebelles syriens opposés au régime syrien alors que le Hezbollah combat en Syrie aux côtés de l'armée syrienne. Le programme d'aide saoudien à l'armée libanaise prévoit la livraison de différents types d'armement en provenance de la France. Certains équipements ont été livrés et une deuxième livraison était prévue au printemps 2016. La première livraison de ce très gros contrat de 2,2 milliards d'euros, destiné à moderniser l'armée libanaise, est intervenue en avril 2015. La France avait alors livré 48 missiles antichar Milan. Une série d'autres équipements, dont des véhicules blindés, devaient être initialement livrés en 2015 mais ce calendrier n'avait pas été tenu.