Elle a soulevé plusieurs interrogations en ce qui concerne notamment la Haute Instance indépendante de surveillance des élections. S'exprimant hier lors d'une rencontre avec des journalistes en marge de la session ordinaire du bureau politique du Parti des travailleurs PT, qui s'est tenu au siège du parti à Alger, Louisa Hanoune a émis des réserves quant à la transparence totale des prochaines élections législatives. La cheffe du Parti des travailleurs a ainsi soulevé plusieurs interrogations en ce qui concerne notamment la Haute Instance indépendante de surveillance des élections dont le président Abdelwahab Derbal a garanti il y a peu des élections propres et transparentes. Des propos qui, semble-t-il, sont loin de convaincre Louisa Hanoune, qui se demande «si les actes seront joints à la parole, et est-ce que cette instance veillera à assurer l'impartialité de l'administration», a-t-elle soutenu. Elle s'est interrogée dans ce sens «si vraiment tous les partis y compris ceux qui ne sont pas liés au pouvoir auront droit aux mêmes chances lors de ces élections sans subir des pressions de part et d'autre». Et plus important encore «est-ce que la voix du peuple comptera vraiment et ne sera pas étouffée», a-t-elle ajouté. La secrétaire générale du PT est revenue lors de cette rencontre sur la participation du Parti des travailleurs aux prochaines élections, insistant sur le fait qu'il est important d'y participer pour continuer à exister sur la scène politique algérienne et ce «dans le but de poser nos revendications et nos engagements». «Cette participation n'est pas une fin en soi, mais un moyen», a-t-elle affirmé. Avant d'ajouter que «s'il s'avérait que ces élections engendreraient le désordre et le chaos, le parti se serait sans doute abstenu». Rappelant le scénario de décembre 1991, quand son parti a fait le choix de boycotter les élections, conscient du chaos que ces dernières allaient entraîner. «Les élections sont devenues un rendez-vous avec le destin, elles peuvent être fatales», a-t-elle avancé, soulignant que «la session du comité central reste ouverte pour être prêt à toute éventualité car la situation pourrait se renverser du jour au lendemain». Par ailleurs, Louisa Hanoune est revenue sur la situation socio-économique actuelle du pays qui d'après elle n'est pas des plus satisfaisantes. Elle a notamment pointé du doigt la politique d'austérité en avançant qu elle n'a fait qu'accroître les frustrations de la majorité de la population. Pour la secrétaire générale du parti, cette politique a conduit à la régression de plusieurs secteurs. L'augmentation du taux de chômage des femmes de quatre points en 2016 comparativement à l'année qui l'a précédé est l'une des résultantes de cette politique qui s'apparente selon elle à de la répression. Mme Hanoune a également énuméré les nombreuses préoccupations auxquelles «le gouvernement doit impérativement répondre». Elle a en outre déploré que «dans plusieurs municipalités, de nombreux établissements scolaires ont été contraints de fermer parce qu'ils n'avaient pas de chauffages». La secrétaire générale du parti plaide pour une «jonction entre les luttes sociales et politiques», qui selon elle est «la seule alternative pour un changement positif». Louisa Hanoune a par ailleurs, rendu hommage au ministre Bakhti Belaïb, décédé jeudi, «on a perdu un ami politique mais aussi un homme intègre et honnête», a-t-elle regretté.