Le seul film algérien dans cette compétition «Je suis une rencontre», tel est le thème de la septième édition du Festival du film lancé par Nikon qui a connu une seule participation algérienne. Il s'agit de l'auteur et cinéaste du film «Je suis condition humaine» Mohamed Zaoui. Ce réalisateur avait écrit un jour «Je me balade souvent avec mon reflex pour capter des moments particuliers dans la vie. Comme d'avoir filmé un écrivain 2 mois avant sa mort, ou encore d'avoir eu la chance de filmer le retour d'un ancien condamné à mort de la guerre d'Algérie, à sa prison, 50 ans, après. Je suis cinéaste de l'imprévu». La compétition est ouverte depuis le mois d'octobre 2016 et à propos de son film, Mohamed Zaoui confie à L'Expression que «son film est arrivé au Top20 dans un ensemble de 1272 films». Il confirme également que c'est est le seul film algérien dans cette compétition. Il déclare à-propos du choix du titre: «Je l'ai appelé «Je suis condition humaine» parce que le film traite réellement un moment précis d'un émigré du début des années 1980. J'ai filmé un humain et j'ai mis l'accent sur l'instant que nous pouvons ressentir immédiatement en regardant le film. Un homme qui écoutait et mettait la musique forte de Farid Atrache et Oum Kaltoum en plein esplanade de la Défense, pas loin des Champs-Elysées à Paris». Très ambitieux quant à l'aboutissement de son travail, Mohamed Zaoui souligne encore «comme disait une personne, dans un commentaire: Il est beau ce vieil homme amer, mais posant un regard aimant sur le monde minéral qui l'entoure. Il est seul vivant quand, il s'assoit, s'immobilise, tandis que son coeur bas au rythme de ses souvenirs envoûtants et que ses yeux s'évadent dans un au-delà qui fait boucle avec son passé. Il est là, seul, et il nous rassure, nous multitude faussement affairée parce que bien incapable de regarder, comprendre et mémoriser les richesses humaines qui nous entourent, il est là et il nous apaise, magie de l'image dans un court superbement filmé et poétique qui transcende». Des expressions qui l'ont inspiré pour mettre en oeuvre sa réalisation: «Je suis condition humaine», dans ce même contexte il ne manquera pas de dire «j'ai capturé ces séquences d'un homme solitaire, en train d'attendre, visiblement tourmenté, dans l'immensité de l'Esplanade de la Défense à Paris. Un homme énigmatique, posé là, au hasard de ses rêveries mais qui devient le maître du lieu, d'un espace central pour l'oeil, mais personne ne le regarde ni ne lui parle. Il est enfermé dans sa bulle hermétique, hors temps, hors champ. Tout entier capté et captivé par la musique qu'il écoute, précisément, les mélopées envoûtantes d'Oum Kaltoum. J'ai saisi ce moment et j'ai commencé à filmer cette attente». En 2015, Mohamed Zaoui avait remporté le Palmier d'or du 31ème Festival du film méditerranéen. Il s'est distingué sur la scène internationale en raflant ce Premier Prix relatif à une compétition sur documentaire arabe lors de sa 31ème édition qui avait eu lieu en Egypte. Le «Palmier d'or» lui a été consacré pour son documentaire «Akher Kalam» portant sur l'un des monuments de la littérature algérienne, en l'occurrence, Tahar Ouettar.