Avec les 15 zones d'activité, il n' y a pas un seul port sec mis au service des investisseurs. Les pouvoirs publics ont décidé de mettre la machine en branle pour enfin redynamiser les zones d'activités réparties à travers les daïras de la wilaya de Tizi Ouzou. Restées inactives depuis plusieurs décennies pour certaines d'entre elles, un travail de fond vient d'être lancé sous la houlette du wali, Abdelkader Bouderbali. En fait, la méthode est simple mais a besoin de patience et de beaucoup de concertation. Ainsi, avant de s'attaquer au phénomène des oppositions, les responsables concernés par ce dossier vital pour l'économie de la wilaya ont décidé de récupérer d'abord les lots de terrains affectés et qui ne sont pas exploités par les prétendus investisseurs. Une commission a donc été chargée de ce dossier. Elle devra se réunir chaque jeudi pour évaluer l'avancement de son travail qu'elle présente d'abord au directeur de l'agence foncière en charge de ce dossier et au premier responsable de la wilaya. Depuis le mois d'octobre de l'année écoulée, des mises en demeure ont été adressées aux acquéreurs qui devaient lancer des projets d'investissement mais qui ne l'ont pas fait ou carrément dévoyé ces assiettes de leurs objectifs. Aussi, ces derniers sont sommés de lancer les investissements ou céder les terrains à d'autres acquéreurs prêts à se lancer. Cependant, la récupération de ces lots qui avance à un rythme soutenu n'est pas si simple qu'il y paraît. Beaucoup de ces acquéreurs possèdent des actes de propriété qui rendent difficile la tâche de récupération. Dans ces cas, des procédures judiciaires sont nécessaires mais elles prennent du temps pour se concrétiser. D'autres lots sont carrément transformés en habitations, chose qui rend également compliquée la procédure de récupération. Aussi, aujourd'hui, après quelques mois du lancement de cette initiative des pouvoirs publics, il convient de signaler qu'elle donne déjà quelques résultats. Des résultats qui se traduisent surtout par la récupération de plusieurs lots à Tala Athmane et Oued Aïssi mais il convient aussi de garder la tête froide. Les investisseurs ne se bousculent pas à la wilaya de Tizi Ouzou malgré la disponibilité des assiettes foncières. D'où d'ailleurs la nécessité de lever d'autres entraves qui ne sont pas toujours liées au foncier. Beaucoup préconisent d'ailleurs, avant de penser à inviter les investisseurs à venir, de voir les problèmes auxquels sont confrontés ceux qui sont déjà là. Des investisseurs n'hésitent plus d'ailleurs aujourd'hui à s'interroger sur l'utilité de ces zones alors que la wilaya de Tizi Ouzou reste l'une des seules wilayas à ne pas disposer d'au moins un port sec. Par ailleurs, des économistes préconisent qu'après la récupération d'une bonne partie de ces lots, une réflexion profonde sur l'économie locale soit lancée. Les pouvoirs publics ne seront d'aucune utilité si la wilaya ne trouve pas sa vocation en matière d'économie. Des réponses devraient être apportées à ces questionnements pour situer avec précision les projets qui peuvent réussir dans la wilaya. En proposant une zone d'activité, les services concernés sont tenus de recenser les investissements adéquats. Si le tissu industriel de la wilaya est aujourd'hui faible c'est parce que, soutiennent ces derniers, les investissements ne prennent pas en considération les atouts, les richesses locales. Enfin, pour se convaincre de cet écart qui sépare la wilaya de cet objectif, il convient de rappeler que le seul port sec dont elle a bénéficié a été transformé en gare routière pour les lignes locales à Oued Aïssi.