Décidée à en finir avec les «faux investisseurs» qui se sont accaparés des lots de terrain sans lancer le moindre projet depuis des années, l'Agence foncière de Tizi Ouzou a mis à exécution ses menaces en procédant au retrait pur et simple des décisions d'affectation des lots en question. En effet, comme nous l'avons écrit dans l'une de nos précédentes éditions, les pouvoirs publics, à travers l'Agence foncière de la wilaya, ont décidé d'agir afin de réglementer ce qui reste comme zones industrielles et d'activité au niveau de la wilaya, en procédant ces derniers jours à la mise à exécution des actions de retrait de lots de terrain à leurs anciens propriétaires, affectés dans le cadre de l'investissement. C'est ainsi que pas moins de cinq lots ont été retirés à leurs propriétaires au niveau de la zone d'activité de Tala Athmane, sur les dix-neuf mises en demeure adressées par l'agence. «Dans le cadre de l'opération d'assainissement du foncier industriel, nous avons récupéré cinq lots au niveau de la zone d'activité de Tala Athmane sur les dix- neuf mises en demeure adressées à des propriétaires défaillants. Ces derniers ont encore une semaine pour régulariser leur situation, faute de quoi, ils se verront retirer les lots qui leur ont été affectés», a affirmé lundi dernier le directeur de l'Agence foncière de la wilaya dans une déclaration à la radio locale. Selon ce responsable, sur les 161 lots dont dispose cette zone d'activité, 98 sont déjà libérés alors que 25 lots de terrain seulement sont actés. Selon les responsables chargés du dossier, de nombreux lots de terrain accordés à des investisseurs au niveau de la wilaya ne sont toujours pas exploités, ce qui a poussé les pouvoirs publics à entamer cette opération qui consiste à régulariser l'ensemble des terrains accordés dans le cadre de l'investissement et à débusquer ainsi les faux investisseurs qui ont bénéficié de lots de terrain sans lancer le moindre projet. Pis encore, certains heureux bénéficiaires, notamment durant les années 1990, marquées par le terrorisme, ont décidé de vendre carrément les terrains que l'Etat leur avait accordés à titre gracieux dans le cadre de l'aide à l'investissement. C'est ce qu'a d'ailleurs avoué l'ex-wali lors d'une rencontre avec les investisseurs, révélant le cas de nombreux «faux investisseurs» qui se sont accaparés, selon ses dires, plusieurs hectares de foncier industriel, avant de les vendre à de tierces personnes. Il faut dire aussi que la situation dans certaines zones d'activité réparties sur les quatre coins de la wilaya n'encourage guère les éventuels investisseurs à lancer leurs projets, en raison de nombreux problèmes auxquels ils font face. On peut citer le cas de la zone d'activité de Boghni où rien n'incite les investisseurs à poursuivre leurs activités, selon les dires de certains d'entre eux. Sur les 96 lots que compte cette zone d'activité créée au début des années 1990 et lancée en 2000, seuls 35 lots sont aujourd'hui en activité. De nombreux investisseurs refusent de rejoindre cette zone en raison de son état de délabrement qui n'incite pas les gens à y investir leur argent. Ceux qui sont déjà en place depuis de nombreuses année, ne cessent de réclamer une meilleure prise en charge de cette zone qui génère pourtant des milliards de dinars et emploie des centaines de personnes. Selon un représentant des investisseurs, la zone d'activité de Boghni manque de la moindre commodité. Il s'agit surtout de l'absence d'aménagement, de l'état défectueux de la route, du manque d'eau potable, de l'absence du gaz de ville, du réseau téléphonique et d'internet. Malgré cette triste réalité qui bloque tout investissement sur le terrain, les pouvoirs publics continuent de parler d'investissement et de création de nouvelles zones industrielles. Ainsi, en plus de deux zones d'activité inscrites à l'indicatif de la wilaya, à savoir celles de Souamaâ et de Draâ-El-Mizan, deux nouvelles zones ont été retenues par les pouvoirs publics. Il s'agit de celle qui sera implantée dans la commune de Fréha, d'une superficie de 57 hectares, et celle de Timizart de 36 ha.