L'ancien membre du Front islamique du salut (FIS) dissous, Ahmed Merrani, a récemment fait des révélations étonnantes sur le parti et celui qui en était alors le fondateur, Abassi Madani. Invité de l'émission «Zadi fi mazad» sur la chaîne Ennahar TV, Merrani a dévoilé les intentions de Abassi Madani à l'époque. Il voyait grand en aspirant à devenir un haut dirigeant de la révolution à des fins de gouvernance à la façon de Khomeini en Iran: «Abassi Madani voulait devenir le Khomeini algérien tant il se donnait le destin de sauveur de l'Algérie au début des années 1990», dira-t-il Merrani est également, lors de cette émission, revenu sur l'histoire de la fondation du FIS dissous, ainsi que l'idéologie de Abassi Madani et de Ali Belhadj à l'intérieur du mouvement, dont le but ultime était selon lui de renverser le pouvoir en place de l'ex-président Chadli Bendjedid. Ce qui a conduit au début de la confrontation entre les deux parties, à travers le mouvement de grève. Dans ses révélations, Merrani a relaté le parcours du mouvement islamiste, notamment en 1982 lorsque Abassi Madani était entré en prison. Il a avancé le fait que l'ex-FIS avait exploité les évènements de 1986 pour traiter le gouvernement de malingre «depuis la mort de Boumediene le pouvoir en place est dans une perpétuelle incapacité à trouver de vraies solutions aux problèmes que vit le pays» a-t-il soutenu. Avant d'ajouter que «d'autant plus que l'autoritarisme qui caractérisait le gouvernement empêchait toute opposition, à cause des évènements d'Octobre et le soulèvement contre l'Etat». Il a ajouté: «Nous ne pouvions pas prévoir les événements du 5 Octobre 1988» en enchaînant: «je n'y ai pas participé et pour cause je n'ai jamais compris le mobile des activistes de ce parti, je ne pouvais concevoir que leur but réel était le changement.» Ahmed Merrani a par la même occasion révélé que c'est l'actuel directeur de cabinet de la présidence de la république Ahmed Ouyahia, qui lui a fait part qu'il serait désigné ministre des affaires religieuses. L'ancien membre du FIS dissous ne s'est pas arrêté là dans ses confessions, en donnant des détails sur la vie privée de Abassi Madani. Il a en effet soutenu à propos du deuxième mariage de celui-ci que «pendant qu'il était assigné à résidence après sa sortie de prison, le général Ismaïl Lamari s'est chargé de lui trouver une deuxième femme». «Sa première épouse a refusé de rester en Algérie sous prétexte de vouloir rejoindre ses enfants installés à l'étranger, le général lui a choisi une enseignante.» Plus étonnant encore «après ce choix, le général a chargé l'ancien ministre de l'Education nationale, Benbouzid, de lui demander sa main pour Abassi Madani», a-t-il poursuivi.