La photo de famille Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a pris part au 28ème Sommet, en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a été élu vice-président de l'UA pour l'exercice 2017. Les travaux du 28e Sommet de l'Union africaine (UA) se poursuivaient hier à Addis-Abeba pour la deuxième et dernière journée en séances à huis clos consacrées notamment à la réforme de l'organisation panafricaine. Tenues sous le thème: «Tirer pleinement parti du dividende démographique en investissant dans la jeunesse», les assises des chefs d'Etat et de gouvernement ont été marquées, la veille, par la réélection de l'Algérien, Smaïl Chergui, au poste de commissaire à la Paix et à la Sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA), l'élection du Tchadien, Moussa Faki Mahamat, à la tête de la Commission de l'UA, en remplacement de la Sud-Africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma. La même journée a vu l'élection du président de la République de Guinée, Alpha Condé, pour une année, comme président de l'organisation. M.Condé succède au président tchadien, Idris Deby, ainsi que l'admission du Maroc, qui devient le 55ème de l'UA. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, prend part au sommet, en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Dans une déclaration sur la réélection de Smaïl Chergui au poste de CPS, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a indiqué que cela constitue une «grande victoire» pour l'Algérie et une «reconnaissance» de ses efforts en faveur de la paix et de la sécurité dans le continent. «L'Algérie a toujours joué un rôle d'avant-garde en matière de paix et de sécurité», a insisté le ministre. Concernant l'adhésion du Maroc à l'UA en tant que 55ème membre, Abdelkader Messahel a indiqué qu'«il y a des critères pour l'adhésion de pays à l'UA et l'Acte constitutif de l'Union est très clair à ce sujet», soulignant que le Maroc «doit adhérer à l'esprit et à la lettre de cet Acte constitutif». Intervenant devant ses pairs, le nouveau président de l'UA a salué les efforts visant à rendre l'UA plus forte, indiquant que «... nous serons plus forts et capables de faire entendre notre voix au reste du monde».Evoquant d'autres aspects, Alpha Condé a plaidé surtout pour l'amélioration des conditions de vie des populations et s'est dit en faveur d'une prise en charge efficace de la jeunesse du continent. Dans le même contexte, la présidente sortante de la Commission de l'UA, Dlamini-Zuma a souligné le rôle de l'éducation et de l'emploi pour réaliser le dividende démographique. Pour sa part, le nouveau secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, présent au sommet, a souligné l'importance du développement «inclusif et durable» comme moyen «efficace» et «la voie la plus sûre» pour prévenir contre les crises et mieux les gérer pour parvenir à une paix durable. Quant au nouveau président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, il s'est dit «profondément engagé» pour la paix et le développement en Afrique. «Je suis profondément engagé pour l'Afrique, pour la paix et le développement dans ce continent, qui malgré ses énormes potentialités traverse des moments difficiles», a-t-il notamment dit. A une question sur ses priorités, il a souligné qu'elles seront «celles du continent (...), à savoir la paix, la stabilité, l'emploi et le bien-être des populations africaines». Les débats se poursuivront autour de la réforme de l'UA, qui s'impose comme un besoin vital pour redynamiser l'organisation, afin qu'elle puisse répondre aux aspirations des peuples du continent en matière de développement et de sécurité. Dans ce contexte, les chefs d'Etat et de gouvernement africains examinent le rapport établi par le président rwandais, Paul Kagamé, qui avait été chargé du dossier, notamment en ce qui concerne la réforme des institutions de l'organisation panafricaine. Cette réforme jugée «indispensable» vise à donner plus de vitalité et d'efficacité à l'UA afin qu'elle puisse répondre aux impératifs d'intégration et de développement de l'Afrique, et d'atteindre entre autres les objectifs assignés dans l'agenda 2063. Selon un rapport sur la réforme, il est proposé notamment d'établir une meilleure division du travail entre la Commission de l'UA, les communautés économiques régionales et les Etats membres. Parmi les problématiques soulevées également dans le cadre de cette réforme, figure la question épineuse du financement de l'UA. Les chefs d'Etat et de gouvernement semblent s'accorder sur la nécessité de trouver des mécanismes de financement internes à l'Afrique. L'Algérie qui a appuyé ces réformes, a souligné l'impérieuse nécessité de les mettre en oeuvre, assurant toutefois que les principes fondamentaux contenus dans l'Acte constitutif de l'Union, ne seraient pas touchés. Mohammed VI évoque «la fin de l'UMA» Le roi Mohammed VI a laissé entendre que l'Union du Maghreb arabe (UMA), créée en février 1989, se dissoudra en raison de «l'absence de foi dans un intérêt commun». «La flamme de l'UMA [Union du Maghreb arabe] s'est éteinte, parce que la foi dans un intérêt commun a disparu», a-t-il affirmé dans un discours lors de la clôture du sommet de l'UA. «Aujourd'hui, nous constatons avec regret que l'UMA est la région la moins intégrée du continent africain, sinon de toute la planète: alors que le commerce intrarégional s'élève à 10% entre les pays de la Cédéao, et à 19% entre les pays de la Sadec, il stagne à moins de 3% entre les pays du Maghreb», a égrené le roi du Maroc. «Si nous n'agissons pas, l'UMA se dissoudra dans son incapacité chronique à rencontrer les ambitions du traité de Marrakech, qui lui a donné naissance il y a 28 ans», a-t-il menacé. Lancé en juin 1988 lors d'un sommet des chefs d'Etat à Zéralda, l'UMA a été officiellement créée en février 1989 à Marrakech. Le roi ne parle pas des causes qui ont conduit à cette situation.