L'investissement en amont de la filière lait permettra au groupe Giplait et à l'Algérie de se passer des importations de lait en poudre. Le groupe Giplait a décidé de mettre le paquet dans le développement de la filière. Selon son P-DG Mouloud Harim, le groupe va investir en amont avec la création durant l'année en cours d'une filiale spécialisée dans l'élevage de bovins laitiers et la production de lait de vache Agro-élevage. Cette réorientation de l'activité s'inscrit en droite ligne des orientations du gouvernement algérien voulant développer cette filière, a ajouté le P-DG. Le Conseil de participation de l'Etat (CPE) qui s'occupe du développement de cette filière a déjà attribué au groupe 19 fermes pilotes, a fait savoir Harim dans une déclaration qu'il a faite hier à l'APS. L'investissement dans cette filière est hyperimportant pour le groupe Lait et Giplait. «Il va nous permettre d'être en amont de la filière lait», a précisé Harim, ce qui permettra à terme au groupe de se passer des importations de lait en poudre auxquelles il recourt maintenant. Expliquant par ailleurs son approche de travail, Harim, a dit qu'il va s'attaquer en plus du repeuplement des étables, à la création de pépinières de génisses dans ces exploitations, de centres de collecte auprès des éleveurs qui gravitent autour de ces fermes, des salles de formation au profit des éleveurs ainsi que des unités de commercialisation des produits d'hygiène. Et de poursuivre: «Une partie de ces exploitations sera consacrée à la production fourragère en vue d'approvisionner les éleveurs conventionnés avec les laiteries du groupe. Cependant, précise le P-DG, «avant de lancer le programme d'investissement visant la modernisation de ces fermes, le groupe doit effectuer prochainement une évaluation sur le terrain afin de relever les points forts et les points faibles de ces exploitations dont certaines dépassent les 2 000 hectares. «Pour nous, c'est un potentiel très important que nous comptons valoriser, en installant des élevages modernes afin de produire du lait de qualité», a ajouté le même responsable, en soulignant que «transformer ces fermes de telle sorte qu'elles rayonnent au niveau des régions de leur implantation est désormais un défi pour le groupe». Pour assurer la réussite de ce projet. Harim s'est dit disposé à s'engager avec un partenaire étranger. «Pour le moment, c'est Giplait qui va consentir cet investissement, mais si demain on trouve un partenaire avec lequel on peut aller plus loin, on le fera», a-t-il dit. De même pour l'association des instituts et les centres techniques spécialisés, tels que le Centre national d'insémination artificielle et de l'amélioration génétique (Cniaag) notamment pour le développement des pépinières de génisses. L'objectif, souligne plus loin dans son entretien le P-DG, étant de permettre aux éleveurs d'acheter des génisses à haut potentiel au niveau local au lieu de les importer. «Ils pourront également rembourser l'argent des vaches achetées par la livraison du lait aux laiteries du groupe». Le groupe Giplait, fera remarquer Harim, ne va pas abandonner pour autant la production du lait pasteurisé conditionné en sachet (LPC) fabriqué à partir de la poudre de lait importée et dont le prix (25 DA/litre) est subventionné par l'Etat. Le groupe Lait et Giplait détient, pour rappel, plus de 50% des parts de marché de ce produit. Avec une production annuelle de 1,8 milliard de litres, les filiales du groupe sont tenues de répondre aux besoins du marché, d'intervenir en cas de déséquilibre ou de déficit en LPC, et ce, grâce à une politique de distribution par zone. Pour assurer ce rôle de régulateur du marché, le groupe a investi plus de cinq milliards de DA au cours de ces dernières années. «Nous avons changé beaucoup d'équipements, sécurisé l'outil de production et augmenté les capacités de production», a indiqué Harim. Dans le même créneau, le groupe Lait et Giplait compte d'ailleurs lancer cette année de nouveaux produits dont le lait pasteurisé conditionné en carton fait à base de lait de vache et qui sera vendu à prix libre entre 55 et 60 DA/litre. «C'est un produit de bonne qualité puisqu'il va garder toutes ses qualités organoleptiques. Cela va permettre au groupe de changer le modèle de consommation des Algériens habitués à prendre du lait fabriqué à base de poudre importée», a fait part le même responsable.