Il y a quelques années et plus précisément dans les années 1990, un documentaire avait fait sensation dans la communauté musulmane, Les Suissesses d'Allah, qui évoquait durant ces années la montée de l'islamisme à Genève et l'arrivée des femmes voilées. Mais contrairement à ce qui se fait aujourd'hui, le documentaire visait à expliquer le choix de ces femmes suisses à porter le hidjab. La conviction et la foi étaient les seules choses qui les ont poussées à devenir des femmes voilées. Mais à cette époque, les intervenants étaient réels, mais aujourd'hui la situation a changé et en regardant le reportage de France 2 sur le magazine Envoyé spécial, on découvre une grande arnaque audiovisuelle que France 2 (actualité oblige) a consacrée à ces jeunes femmes désireuses de rejoindre les terres de l'Etat islamique (EI) pour mourir en martyres. L'équipe de journalistes de France 2 a réussi à infiltrer un réseau jihadiste français, notamment via les réseaux sociaux, en particulier Facebook, pour finalement échanger les véritables appels aux meurtres ou à la hidjra (pour les jihadistes, il s'agit de l'émigration des musulmans vers la terre d'islam, considérée comme obligatoire) sur le réseau crypté Telegram. Le magazine s'inspire de Le Ciel attendra de Marie-Castille, Mention Schaar, une réalisatrice, productrice et scénariste française, qui avait reçu le 23 février 2015, à l'occasion du 30e dîner du Crif, des mains de Roger Cukierman le prix du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) pour son film Les Héritiers. Le film Le Ciel attendra était basé sur le cas de deux jeunes filles radicalisées qui auraient été sauvées par le programme de Dounia Bouzar, le documentaire Les Soeurs: les femmes cachées du djihad est bourré de clichés et d'écueils de la radicalisation. L'infiltration reste la seule méthode pour les journalistes d'approcher ces filles. Les journalistes vont aller jusqu'à porter le niqab pour parvenir au bout de quelques mois d'enquête à récolter ces précieux témoignages. D'abord entrer en contact via Facebook avec le milieu du djihad. Les enquêteurs de France 2 arrivent jusqu'à Rachid Kassim très connu des services de renseignements français. Il est accusé d'avoir participé de loin aux attentats de Magnanville et de Saint-Etienne-du-Rouvray, et son nom apparaît également dans la tentative loupée du commando des bonbonnes de gaz. Le jihadiste, basé en Syrie, s'assure ensuite que si la jeune femme veut rejoindre Daesh en zone-irako-syrienne, il faut qu'elle soit un peu sportive afin de pouvoir traverser «le chemin assez physique pour passer la frontière». Il la prévient ensuite des «pratiques religieuses» commises sur place pour s'assurer qu'elle ne va pas être trop choquée, comme balancer des gens du toit, «mais tu vois, ils sont homosexuels». La méthode d'infiltration est digne d'un film d'espionnage, où la Mata Hari devient une journaliste au service du droit et de la justice. Mais dans ce «foutage» de gueule des reporters de France 2, on décrypte beaucoup de mises en scène et un faux reportage réels pour donner un cachet réel au reportage. Résultat des courses: un montage raté et une enquête truffée de jugements de valeur. [email protected]