«Les situations d'échec scolaire nous interpellent sur la pertinence des politiques d'accompagnement pédagogiques mises en place.» Comment résoudre les problématiques de la déperdition, de l'échec scolaire, du redoublement? C'est la question débattue par les participants aux travaux de l'Atelier national sur la remédiation pédagogique organisé hier par le ministère de l'Education nationale à Biskra. En effet, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a affirmé que la lutte contre ces phénomènes est placée parmi les priorités de son département pour aller vers une école de qualité après avoir réussi le pari de «l'école pour tous». Par ailleurs, les experts au ministère de l'Education nationale ont présenté les résultats de l'enquête menée depuis plusieurs mois sur les notes obtenues par les élèves dans les différents cycles de scolarité. Des résultats qui montrent que l'élève algérien cale quand on fait appel à la réflexion et au rationnel et même dans les matières littéraires. D'ailleurs, c'est l'une des raisons qui ont poussé le ministère de l'Education nationale à organiser ce type atelier, afin d'identifier les difficultés et les entraves que rencontrent les élèves en classe. Pour la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, «les situations d'échec scolaire nous interpellent sur la pertinence des politiques d'accompagnement pédagogiques mises en place. L'échec scolaire peut être une niche potentielle d'expression violente. C'est en cela que la remédiation pédagogique est l'une des alternatives à l'échec scolaire, mais aussi une des mesures de lutte contre la violence». C'est dans cette optique que le ministère de l'Education nationale s'est inscrit dans une démarche «systémique qui propose des solutions profondes et pérennes, d'ailleurs c'est la raison pour laquelle nous nous apprêtons à lancer une concertation nationale sur les dispositifs de l'évaluation pédagogique. Une évaluation juste est la première condition d'une bonne remédiation». Sur un corpus de 460.000 copies d'examens de 5ème année primaire examiné par les experts du ministère de l'Education, dans le cadre d'une enquête nationale, les résultats obtenus par les élèves et les erreurs commises sont alarmants et le ministère de l'Education est appelé à trouver des solutions concrètes pour remédier à cette situation s'il veut atteindre l'objectif escompté, celui d'une formation qualitative dispensée aux élèves. Nouria Benghebrit juge qu'«aujourd'hui, plus que jamais, notre système éducatif doit être capable de produire de l'intelligence pour aller vers ce qui est appelé l'industrie de la connaissance». Pour Farid Benramdane, conseiller pédagogique au ministère de l'Education l'erreur commise par l'élève doit être considérée comme un indicateur positif car il permettra de mesurer la situation en tentant d'identifier les difficultés et les entraves auxquelles les élèves font face en classe, et ce, avec la mise en place d'un programme de formation des enseignants pertinents, permettant d'améliorer les performances et les compétences des enseignants, «l'enseignant est l'architecte de la réussite du système éducatif». Pour ce qui est de la conception des sujets d'examen du fin d'année, en particulier ceux du baccalauréat, la ministre de l'Education a écarté toute éventualité de changement dans l'organisation de ces épreuves. Enfin, le ministère de l'Education insiste sur la mobilisation de la famille de l'éducation pour hisser le niveau de l'école algérienne, en régression constante depuis de longues années. L'amélioration de la qualité de la formation implique tous les acteurs à commencer par le ministère de l'Education, les parents d'élèves et les enseignants chacun dans son secteur.