Si ce n'est le «veto» des partis politiques, c'est «la grogne» sociale qui entrave l'application de la réforme du système éducatif, avec au menu des grèves répétitives. Promouvoir l'école algérienne pour assurer la réussite de l'élève, est l'un des objectifs tracé par la tutelle dans le cadre de la réforme du système éducatif, un objectif difficile à atteindre dans un secteur des plus «complexes» selon la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, qui s'est trouvée à la tête du secteur depuis plus de 2 ans. Le chantier de la réforme du système éducatif demeure toujours ouvert, l'opinion publique, entre optimisme et pessimisme, s'interroge, cependant, sur les intentions de la ministre de l'Education et de son équipe à maintenir le programme qu'elle avait annoncé pour sortir l'école du gouffre. Pour l'instant, les seuls éléments lisibles et visibles sont relatifs à l'allègement de la durée de l'examen du baccalauréat et celui du programme scolaire pour les première et deuxième année primaires et de la première année secondaire. Pour les responsables du secteur, le retard au compteur observé par Nouria Benghebrit, n'est pas l'expression d'une peur à aborder un dossier très sensible et qui marque, quelque part, le débat sur les langues d'enseignement qui a suivi l'annonce de la réforme en 2014. En effet, les propositions visant à l'amélioration de la qualité de la formation à l'école se sont multipliées, mais leurs applications sur le terrain, n'ont toujours pas fait consensus au sein des différents acteurs intervenant dans le secteur de l'Education nationale. Entre Occidentalisme et Orientalisme, l'Ecole algérienne peine à trouver sa «forme». Les différentes propositions et réflexions fournies par les spécialistes et les pédagogues dans ce sens divisent la famille de l'Education nationale et le rêve de la société d'avoir un accès à une école de qualité s'évapore. La situation est plus «complexe», selon la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit. Si ce n'est le «veto» des partis politiques, c'est «la grogne» sociale qui entrave l'application de la réforme du système éducatif, au menu des grèves répétitives. Deux ans après la fameuse réunion de juillet 2014 sur la réforme du système éducatif dont les propositions des participants à cette rencontre adoptées par la tutelle devaient entrer en vigueur à la rentrée scolaire de cette année, il s'avère que peu d'entre elles sont actuellement appliquées. L'année précédente «nous avons vécu une année scolaire stable, ce qui nous a permis de lancer le programme de la réforme du système éducatif dont le traitement pédagogique et la formation des cadres du secteur», étaient une priorité, mais le retour de la contestation dans le secteur risque de remettre en cause le pacte de stabilité paraphé par la majorité des syndicats de l'Education nationale. «Le danger est énorme et ses retombées sur la vie scolaire des élèves seront encore plus graves.» «Nous oeuvrons en faveur d'une gestion fondée sur une vision prospective à la lumière du plan d'action mis en place par le ministère pour l'année scolaire en cours», précise la ministre de l'Education. Selon Nouria Benghebrit, la priorité est accordée durant l'année scolaire en cours à la dimension pédagogique, en la focalisant sur le cycle obligatoire, notamment le primaire à travers une batterie de mesures visant à l'amélioration de la vie scolaire des élèves. L'application de ce plan d'action nécessite la mobilisation de tous «les acteurs dans un climat empreint de sérénité et de stabilité, mais dans ce climat d'instabilité, il est difficile d'arriver à un résultat concret». C'est pour cela que le ministère de l'Education, sur les conseils des pédagogues, a opté pour l'application graduelle de la réforme comme c'est le cas pour la réforme du système d'organisation du baccalauréat dont la mise en place finale de ce programme devrait être achevée en 2021. Autrement dit, la ministre de l'Education affirme que les changements seront visibles à long terme, pour le moment il faut se contenter de préparer le terrain à une réforme globale du système éducatif sans irriter une société civile qui veut maintenir le statu quo, à travers la préservation des archaïsmes du passé.