Bourrasque. La France actuelle présente deux aspects. D'un côté une scène politique convulsive et de l'autre un pouvoir qui gère le pays dans le calme. Alors que le candidat de la droite, François Fillon, subit les pires pressions pour se retirer et que celui de la gauche, Benoît Hamon, est investi par un PS disloqué, la candidate de l'extrême droite, Marine Le Pen, reste la seule dans un processus institutionnel. C'est-à-dire accompagnée par son parti en pleine possession de ses moyens. Deux autres candidats «sortis des clous» s'ajoutent au désordre politique ambiant. L'un à l'extrême gauche, Jean-Luc Melenchon, qui sait qu'il ne peut aller au-delà du grand bruit qu'il génère. C'est pourquoi, il frappe à la porte de Benoît Hamon. L'autre, Emmanuel Macron, qui n'est, dit-il, «ni de gauche ni de droite» et qui semble avoir le vent en poupe, mais dont la «machine de guerre» n'est pas équipée de la logistique nécessaire autre que l'organisation des meetings. Un peu comme l'avait fait l'agence Bygmalion pour Sarkozy. Un autre candidat potentiel du centre, François Bayrou, attend à l'abri de la tempête, avant de se prononcer. Ses forces, comme d'habitude, ne suffiront pas pour le mener à l'Elysée, mais un rabe qu'il mettra à la disposition du candidat de son choix. Ce qui lui permet d'exister politiquement. Ainsi peut être résumée la configuration de la présidentielle 2017 en France. A ce train, les «sans-culottes» ne sont pas loin. De tous les candidats en lice, aucun n'a vraiment la stature du président de la République d'une France fragilisée à l'extrême. Economiquement, socialement et, plus grave, une menace terroriste persistante. Il y a quelques mois, rien ne laissait présager un tel désarroi pour les Français. C'est le 1er décembre dernier que tout a basculé. Ce jour-là le président en exercice, François Hollande, avait annoncé qu'il ne briguerait pas un second mandat. C'est la première fois dans la Ve République que cela se produit. Depuis, il a la paix. Les sondeurs ne le sondent plus. Les médias ne le critiquent plus. Ce qui semble être ce qu'il recherchait. Ce qui lui permet surtout de se consacrer plus efficacement à sa mission de chef de l'Etat. Lorsqu'il a annoncé son renoncement, François Hollande avait d'abord brossé son bilan. Pas si mauvais que cela tenant compte de la situation qui prévalait à son arrivée en 2012. Ce qui peut surprendre dans son attitude est qu'il puisse laisser détricoter, après lui, tout ce qu'il a mis en place. Il le dit lui-même, «les fruits commencent à peine». Comme la promesse de renverser la courbe du chômage et qui se concrétise. Sa décision ne peut pas être attribuée aux résultats des sondages comme cela est souvent dit. On sait ce qu'ils valent et comment ils sont «confectionnés». Il faut chercher ailleurs les raisons de son annonce. Surtout quand un homme politique comme Stéphane Le Foll, déclare que «celui qui a gagné une fois a plus de chances que d'autres, même s'il est contesté et même si tout le monde semble vouloir l'enterrer». Hollande renoncera-t-il à sauver la France? Renoncera-t-il à son renoncement? L'idée de son retour n'est pas à écarter. La date limite du dépôt des candidatures est fixée au 17 mars prochain. D'ici là, en effet, rien n'est impossible!