Cette manière de faire pression sur le gouvernement «n'est autre qu'une justification anticipée de la déroute qu'ils vont subir lors des prochaines législatives». Le représentant du Parti de la justice et du développement El Adala, Lakhdar Benkhellaf, a avancé lors d'une rencontre animée conjointement avec le parti En Nahda, en marge d'une sortie à Skikda de l'alliance islamiste, que «les noms de 3 millions de personnes décédées ont été insérés dans le fichier électoral». D'où la nécessité selon les représentants de l'alliance islamiste de passer au système du vote électronique. Lakhdar Benkhellaf a indiqué en outre que le chiffre donné par le ministère de l'intérieur concernant le nombre d'électeurs sur les listes électorales est très loin de la réalité: «Le ministère de l'Intérieur a déclaré que le fichier électoral a atteint 24 millions d'électeurs alors qu'en fait il ne dépasse pas les 18 millions», a-t-il soutenu. Le responsable a tenu cependant à souligner que cette coalition islamiste n'est aucunement contre le gouvernement ou les partis politiques, «c'est une approche politique et économique dont le seul but est l'organisation d'un congrès national qui unit l'ensemble des partis politiques», a-t-il expliqué. Ces propos ne sont pas étrangers à la mouvance islamiste qui à chaque échéance électorale fait monter les enchères. Cette fois-ci ils agitent la bannière des listes électorales avançant un chiffre inimaginable. En effet, selon plusieurs observateurs «le nombre de 3 millions d'électeurs décédés portés sur la liste électorale est tout simplement surréaliste». Les mêmes observateurs ajoutent que cette manière de faire pression sur le gouvernement «n'est autre qu'une justification anticipée de la déroute qu'ils vont subir lors des prochaines législatives». A ce titre et en prévision de ces élections qui auront lieu le 4 mai de l'année en cours, le président de la République a signé jeudi dernier le décret présidentiel portant convocation du corps électoral fixant ainsi la révision exceptionnelle des listes électorales du 8 au 22 février prochain. Ces élections seront donc marquées cette année, par l'introduction en force des technologies de l'information et de la communication afin de garantir des élections claires et transparentes. La convocation du corps électoral est intervenue après la révision annuelle des listes effectuée du 1er au 30 octobre dernier pour permettre aux citoyens ayant atteint les 18 ans révolus au jour du scrutin, non inscrits sur les listes électorales, à s'inscrire dans leur commune de résidence. Les élections prochaines bénéficieront donc des nombreux avantages qu'offre l'introduction des TIC parmi lesquels, l'actualisation des listes électorales, grâce au Registre national de l'état civil (informatisé) qui évite la double inscription et facilite la radiation. Ce qui permettra également à l'administration d'établir des listes électorales des citoyens d'une manière très aisée et rapide conformément à la loi organique relative au régime électoral, qui stipule que «nul ne peut être inscrit sur plusieurs listes électorales». Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui avait estimé en novembre dernier, à l'issue de l'opération de révision annuelle des listes électorales que le corps électoral était constitué de «22 079 578 électeurs avant la fin du délai des recours». affirmant par ailleurs que «les prochaines élections seront d'un plus haut niveau» et que «la nouvelle Constitution sera le principal garant de la transparence et de la régularité des élections».