La chancelière a de nouveau rejeté hier cette revendication qui envenime ses relations avec les chrétiens-sociaux bavarois. Les deux grandes formations politiques conservatrices allemandes ont formalisé hier leur soutien à la chancelière Angela Merkel, en vue des législatives de septembre prochain, sans pour autant régler leur désaccord sur l'accueil des demandeurs d'asile, selon des sources médiatiques. Après deux jours de réunion avec l'Union chrétienne démocrate CDU de Mme Merkel, le chef des conservateurs bavarois (CSU) Horst Seehofer a annoncé son «soutien» à la candidature de la chancelière à un quatrième mandat même si elle refuse de plafonner les arrivées de migrants en Allemagne. Après près de 12 ans de gouvernement Merkel, «personne ne peut sérieusement contester le fait que l'Allemagne va bien sur le plan intérieur et que sur le plan des relations internationales l'Allemagne fait brillamment figure d'îlot de stabilité», a-t-il souligné devant la presse au côté de la chancelière. M.Seehofer a affirmé que son parti voulait «gagner» lors des législatives mais il a maintenu sa menace de ne pas rejoindre un futur gouvernement Merkel «si elle n'accepte pas de limiter à 200.000 les arrivées annuelles de migrants». La chancelière a de nouveau rejeté hier cette revendication qui envenime ses relations avec les chrétiens-sociaux bavarois depuis 2015 et sa décision d'ouvrir l'Allemagne à des centaines de milliers de migrants fuyant la guerre ou cherchant de meilleures conditions de vie. «Je n'ai pas l'intention de changer de position là-dessus», a-t-elle dit. Mme Merkel, qui reste favorite du scrutin de septembre, est confrontée à la fois au retour en grâce des sociaux-démocrates (SPD), portés par leur populaire candidat Martin Schulz, et à l'essor des populiste de droite de l'AfD qui se nourrissent notamment des inquiétudes générées par sa politique migratoire, selon la même source. La nomination surprise de M.Schulz, un ancien président du Parlement européen, sans réelle expérience politique en Allemagne, a revitalisé le SPD. Selon une enquête d'opinion pour le journal populaire Bild de l'institut INSA, publiée hier, les sociaux-démocrates prennent pour la première fois la tête de la course avec 31% des intentions de vote (+4), soit un point de plus que la CDU/CSU qui perd trois points. Mme Merkel a dans ce contexte souligné le même jour, une nouvelle fois, que cette campagne électorale sera sans doute l'épreuve la «plus difficile» de ces dernières années. Mais, déterminée à poursuivre sa politique, y compris en ce qui concerne la question de l'accueil des migrants mise à profit par l'extrême droite, elle sonne la mobilisation de son camp d'ores et déjà.»Comme le montrent les sondages, on a avant tout pour mission de bien nous battre», a-t-elle dit.