De vrais champions qui ont mérité leur sacre Des Lions indomptables réellement au top le jour J, composés d'un groupe de joueurs pour la plupart d'entre eux, «méconnus» sur l'échiquier africain, et sous la conduite d'un technicien belge qui aura ainsi réussi un authentique «pied de nez» au Gabon. Au coup de sifflet final de la rencontre qui s'est déroulée avant-hier soir à Libreville en guise d'apothéose de la 31e CAN, tout le Cameroun était en délire, alors que du côté du Caire, on pleurait à chaudes larmes une première défaite historique en finale. Tel a été dimanche dernier le verdict final d'un ultime show entre deux illustres ténors africains qui ont gratifié la planète foot d'un match complètement renversant, et qui a finalement souri au bout de 90 minutes, à des Lions indomptables que personne n'avait vu venir. Un 5e sacre continental d'un Cameroun qui aura attendu 15 ans, avant de renouer au Gabon, avec une consécration glanée pour la première fois aux dépens d'un septuple détenteur égyptien, convaincu de rentrer au pays avec un 8e trophée de plus. Mais c'était sans compter sans cette équipe camerounaise qui a eu le très grand mérite d'y croire jusqu'au bout, en gérant de manière admirable une finale que les Egyptiens avaient pourtant entamé avec succès au bout d'une vingtaine de minutes, grâce à Elneny, aligné en dernière minute dans le onze égyptien. Une ouverture du score des Egyptiens, presque contre le cours du jeu, et qui semblait faire craindre le pire pour des Camerounais qui avaient toujours en tête leurs précédentes finales perdues en 2006 et 2008 face à ces mêmes Pharaons du Nil. Le but égyptien allait plutôt galvaniser davantage les Moukandjo et consorts, et surtout conforter les choix du Belge Hugo Broos, notamment à travers les rentrées en cours de match de Nkoulou (32'), pour remplacer au pied levé la sortie pour cause de blessure du solide défenseur Teikeu, et l'apparition après la pause du vétéran Aboubacar. Deux remplaçants de luxe qui allaient s'avérer les véritables cartes gagnantes pour les Lions indomptables, et surtout les deux éléments qui allaient mettre à genoux des Egyptiens, subitement incapables de hausser le ton, encore moins en mesure de résister aux rushs Camerounais qui allaient finalement porter leurs fruits une première fois à l'heure du jeu, sur une tête victorieuse de Nkoulou, et une seconde fois à la 88e mn, lorsque Aboubacar, allait profiter de l'une les très rares erreurs commises par la défense égyptienne, pour crucifier d'un tir superbement repris du pied droit, un El Hadary totalement sans réaction sur sa ligne de but. Un terrible coup du sort pour les Pharaons du Nil, qui n'en pouvaient plus, et notamment le talentueux Mohamed Salah, étaient tous «usés» par le rouleau compresseur camerounais. Des Lions indomptables réellement au top le jour J, composés d'un groupe de joueurs pour la plupart d'entre eux, presque «méconnus» sur l'échiquier africain, et sous la conduite d'un technicien belge qui aura ainsi réussi un authentique «pied de nez» au Gabon. Les dignes successeurs des illustres et prestigieux Roger Milla, Rigobert Song, Antoine Bel, Patrick Mboma, Thomas N'Kono, et autres Samuel Eto'o, n'ont rien de comparable avec les habituelles stars avérées du football africain. Mais le Cameroun 2017, a réalisé au Gabon une grande performance face à un authentique ténor égyptien, et dont la génération actuelle semble être elle aussi sur la voie du renouveau. Il est vrai que Yaoundé a fini par faire pleurer Le Caire. Mais quel sacré show final, avant-hier à Libreville. Un grand bravo pour ce Cameroun sur lequel personne n'avait misé le moindre sou. Dixit le joueur camerounais Nkoulou: «Je remercie Dieu que cela soit tombé sur moi car nous avions tous tellement à coeur d'offrir au pays ce merveilleux sacre!». Il est vrai que l'exdéfenseur de l'O Marseille revient de très loin aujourd'hui, grâce aux Lions indomptables, et notamment à un sélectionneur du nom de Hugo Broos, loin d'être traité «de fou», lors de son dernier passage en championnat algérien.