La numérisation du fichier de l'état civil a donné aujourd'hui la possibilité d'assainir le fichier électoral «71 partis agréés, peu d'entre eux sont visibles sur le terrain et le citoyen est dans le besoin de connaître leurs programmes et leurs tendances.» Des partis fantômes, la «chkara», des noms de personnes décédées figurent dans les listes électorales, l'organisation de la sphère politique devient une urgence nationale. Lakhdar Amara, directeur général par intérim chargé des affaires juridiques et libertés publiques au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, est revenu lors de son passage, hier, à la Radio nationale sur l'opération de l'assainissement du fichier électoral qui a commencé, hier, au niveau des communes et les préparatifs des prochaines échéances électorales. Pour ce dernier, toutes les dispositions ont été prises et tout sera en place le jour «J» des élections législatives prévues pour le 4 mai prochain. Pour M.Amara, la numérisation du fichier de l'état civil leur a donné aujourd'hui la possibilité d'assainir le fichier électoral en croisant les deux fichiers pour une meilleure visibilité du fichier électoral. D'ailleurs, cette opération a permis de recenser plus de 23 millions d'électeurs qui sont attendus le 4 mai prochain pour choisir leurs élus. Pour le bon déroulement de cette opération de recensement du corps électoral, le ministre de l'intérieur affirme avoir mobilisé tous les moyens humaines et matériels. «Cette fois, le citoyen n'a pas à se déplacer dans sa commune d'origine pour se faire rayer. La deuxième instruction concerne les communes où le ministère de l'Intérieur a ordonné l'ouverture des bureaux de 9h à 16h30 tous les jours de la semaine sauf le vendredi pour accueillir les citoyens». Revenant sur la question de l'assainissement des listes électorales, qui a suscité la réaction des partis politiques qui reprochent à l'administration publique son incapacité à réviser le fichier électoral, le responsable au ministère de l'Intérieur a reconnu l'incapacité de son département à cerner cette question. Il affirme dans ce sens que «les morts voteront pour toujours» et qu'il est impossible de résoudre cette problématique pour rejoindre les déclarations du président de la Haute Instance de surveilllance des élections, Abdelwahab Derbal. Dans le même volet, le directeur général par intérim au ministère de l'Intérieur, est revenu sur la règle des 4% dénoncée par certains partis politiques qualifiées d'une nouvelle mesure visant «l'élimination» de certains partis de la course électorale. Pour Lakhdar Amar, l'administration n'applique que les lois adoptées par les élus et que cette règle permettra l'organisation de la sphère politique nationale. «71 partis sont agréés mais peu d'entre eux sont visibles sur le terrain. Les citoyens ont besoin de connaître les programmes et les tendances de ces partis en question, donc cette règle vise beaucoup plus à inciter les responsables des partis à fournir des efforts pour se rapprocher du citoyen et lui expliquer sa démarche pour espérer gagner sa confiance et consolider son assise politique», a-t-il expliqué. Pour ce qui est du dossier des candidatures, le même responsable au ministère de l'Intérieur affirme que l'administration a simplifié les critères de retrait des formulaires de candidatures pour les indépendants et les partis qui ne remplissaient pas les conditions prévues par l'article 94 du Code électoral. Le nombre de souscriptions demandé a été réduit de 400 à 250 au niveau local et de 400 à 200 pour la diaspora algérienne à l'étranger. Des facilitations qui visent à faire face au taux d'abstentions qui est devenu de plus en plus inquiétant pour les pouvoirs publics et les partis politiques qui cherchent la formule magique pour inciter les citoyens à se rapprocher des bureaux de vote. Pour ce qui est du contrôle des candidatures et la «chkara» qui ronge la vie politique en Algérie, M.Amara estime que «la question des bonnes pratiques de la probité ne concerne pas seulement l'administration, mais aussi les partis politiques, la Haute Instance indépendante de la surveillance des élections et les services de sécurité».