L'article 94 de la nouvelle loi électorale qui édicte les conditions d'élaboration des listes de candidature aux élections législatives a mis dans le flou les membres de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV). Le MSP, Ennahda et El Islah qui vont se présenter individuellement aux prochaines législatives ont demandé des clarifications au département de l'Intérieur concernant les 4% des suffrages lors des précédentes élections exigés par la loi. Ce jeudi, ils ont eu la réponse «peu rassurante» du directeur général par intérim des libertés et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur. Amara Lakhdar a expliqué, lors d'une conférence de presse à Alger, qu'une alliance qui a plus de 4%, «on va considérer qu'individuellement, ils ont plus de 4%». Il a précisé que dans l'impossibilité de les séparer, du fait qu'ils ont participé avec des listes communes, «on ira vers l'hypothèse la plus favorable». Mais les déclarations d'Amara Lakhdar sont loin de rassurer. «Il n'y a rien du concret pour le moment. Ça reste juste des paroles. On a adressé une question écrite au ministre et on demande une réponse officielle et écrite», a réagi Naâmane Laouer, cadre du MSP, contacté hier par nos soins. Notre interlocuteur appelle également le département de l'Intérieur à envoyer des instructions dans ce sens aux services administratifs concernés, afin que lors de dépôt des listes de candidatures, aucune entrave ne soit créée. Bien qu'il considère que la déclaration du représentant du département de l'Intérieur «est un bon signe», M. Laouer indique que son parti a entamé l'opération de collecte des signatures par manque d'assurance. Le directeur général par intérim des libertés et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur a tenu également de rassurer les partis politiques qui craignent la fraude lors des prochaines élections. «L'administration est totalement neutre et offre toutes les possibilités aussi bien aux partis qu'aux citoyens», a-t-il assuré. Il a ajouté qu'il fallait cesser avec «cette suspicion de fraude», rappelant que depuis toujours, il y avait des représentants des partis au niveau des bureaux et centres de vote qui assistent à toutes les opérations électorales. «La loi organique relative au régime électoral a introduit toutes les garanties possibles et imaginables pour ce qui est de (la régularité) du scrutin», a-t-il soutenu. Pour appuyer ses propos, le responsable du ministère de l'Intérieur a donné pour argument l'existence de la Haute instance de surveillance des élections qui est, selon lui, «totalement indépendante, et ayant de larges prérogatives». Interrogé sur la date de la tenue des élections, il a soutenu que cela relevait des prérogatives du président de la République qui, seul, dispose du pouvoir d'arrêter la date et de convoquer le corps électoral pour telle ou telle élection. Certaines sources évoquent déjà la date du 4 mai, alors que le SG du FLN a avancé les journées du 4 ou du 11 mai éventuellement pour la tenue du scrutin. En tout cas, la nouvelle loi électorale stipule que «les élections ont lieu dans les trois mois qui précèdent l'expiration du mandat en cours», lequel mandat a commencé le 26 mai 2012. S'agissant du vote des corps constitués, sujet d'accusation de fraude de la part de l'opposition, il a indiqué que c'était une «question qui devait être évacuée», relevant qu'on faisait «des fixations sur des choses», alors que «ce sont nos enfants, nos frères, des Algériens qui ont le droit de résider partout, de voter là où ils résident». «Auparavant, il y avait des bureaux spéciaux, maintenant ça n'existe plus», a-t-il dit.