Les compétitions nationales n'en finissent pas d'être faussées, notamment en fin de saison. Avec la fin de la saison footballistique qui approche, apparaissent les pratiques douteuses et frauduleuses. Depuis quelques années, les dirigeants de club ont rivalisé en imagination pour trouver le meilleur moyen de frauder sans se faire prendre. Il est vrai qu'ils ont bénéficié d'une réglementation peu répressive sur ce genre de cas. Même si les textes prévoient certaines sanctions, il s'est toujours trouvé des responsables, tant au niveau de la FAF qu'à celui de la LNF, pour éviter de les appliquer. En tout cas, à chaque fois qu'on a tenté d'apporter des correctifs en vue de réduire la latitude d'exercice des fraudeurs, ceux-ci savent parer et trouver la manoeuvre susceptible de contourner les règlements. Depuis la venue de Mohamed Raouraoua et de quelques membres du bureau fédéral (nous parlons effectivement de quelques membres à rechercher parmi les personnes non élues comme le responsable de la commission juridique, maître Rachid Bouabdallah), chaque saison a vu des changements s'opérer au niveau des règlements généraux. Au cours de chaque compétition, l'expérience fait découvrir ce qui va et ce qui ne va pas. Les textes sont loin d'être parfaits, mais plus on avancera dans le temps, plus on les améliorera et plus la marge de manoeuvre des fraudeurs sera réduite. Il y a deux ou trois saisons, la commission des règlements et qualifications croulait sous les affaires. Aujourd'hui, grâce à l'apport de la licence pluriannuelle, informatisée, les histoires de qualification se sont raréfiées au point que ladite commission en est venue à chômer. Il faut, également, souligner que d'un point de vue statutaire, il appartient à l'AG de se prononcer sur les modifications à apporter aux règlements généraux. Avec la venue de Mohamed Raouraoua, les données ont changé. On ne peut plus attendre la tenue d'une AG pour procéder à ces modifications. Celles-ci interviennent à tout moment de la saison, lorsque le besoin se fait sentir sur simple décision du bureau fédéral. Comme la fin de saison risque d'être faussée par ceux qui n'ont plus rien à espérer dans une compétition, le bureau fédéral est intervenu pour amender certains articles. Ainsi, prenant exemple du dernier match JSM Tiaret - SCM Oran en Inter-Régions qui ne s'était pas déroulé pour absence de service d'ordre, l'article 87 a été modifié en la défaveur bien sûr du club recevant, donc le club organisateur du match. Jusqu'à présent pour une telle infraction, ce club n'avait que le match perdu par pénalité. Le nouveau texte indique que s'il s'agit d'un match de la phase aller, ce club se verra défalquer trois points. S'il s'agit d'une rencontre de la phase retour, ce sont six points qui lui seront enlevés. Sur un autre registre, de nombreux clubs, en fin de saison, se permettent de présenter sur le terrain moins de 11 joueurs. Au bout de quelques minutes, quelques-uns de leurs joueurs simulent une blessure et quittent définitivement le terrain. Lorsque le club se retrouve avec moins de sept joueurs, le match est arrêté par l'arbitre. Le club en question perd, bien sûr, le match mais évite la défalcation d'un point pour cause de forfait. L'article 95 qui traite de cette situation indique maintenant qu'un match ne peut se dérouler si une des deux équipes présentent moins de onze joueurs (dans le texte précédent, il fallait avoir moins de sept joueurs pour que le match ne puisse pas débuter). Si jamais l'équipe en arrive à avoir moins de sept joueurs valides suite à la sortie de quelques-uns pour blessures ou autres causes (exclusion), elle aura match perdu en sus d'une forte amende à payer. S'il s'avère après examen médical effectué par un médecin de la FAF ou des ligues que la rencontre a été arrêtée suite à une simulation de blessure, le club incriminé sera rétrogradé. Ici, il faut ouvrir une parenthèse car s'il faut examiner les joueurs blessés, le mieux serait de le faire le jour du match et non pas le lendemain ou le surlendemain. L'article 242 qui vient en appoint de l'article 95 ajoute que le club qui se présente avec moins de onze joueurs en plus d'avoir match perdu, se verra défalquer trois points et aura une forte amende (1 million de dinars par exemple pour un club de la D1 ou la D2). Les mêmes sanctions seront appliquées pour l'équipe, qui en cours de rencontre, se retrouvera réduite à moins de 7 joueurs. Il arrive également que des équipes sous la pression de leurs dirigeants en viennent à abandonner le terrain au cours d'un match. Un tel cas relève des dispositions de l'article 109 qui prévoyait de donner match perdu, d'enlever un point et d'infliger une amende au club fautif. Désormais, un tel club se verra enlever trois points pour un abandon de terrain. En ce qui concerne le forfait, il est traité par l'article 292 qui indiquait jusqu'ici qu'au bout de trois forfaits de l'équipe séniors au cours d'une saison sportive, le club fautif était déclaré forfait général et rétrogradait. Maintenant, il suffira de deux forfaits seulement pour être sanctionné aussi lourdement. L'article 255 qui parle d'agression envers un officiel indique désormais que toutes les sanctions prononcées seront étendues au plan international et régional. Enfin, il est question de l'article 70 qui bénéficie aux jeunes joueurs (juniors, cadets, minimes) dont les parents déménagent en cours de saison. Ces joueurs sont libres de signer dans un club de leur nouvelle résidence à condition que celle-ci soit éloignée d'au moins 50 kilomètres de l'ancienne. Il est certain que les compétitions continueront à être faussées, surtout dans les divisions inférieures, mais on s'aperçoit que les règlements deviennent de plus en plus restrictifs et dissuasifs. Risquer de perdre 6 points juste pour n'avoir pas prévu de service d'ordre, c'est vraiment jouer avec le feu. On peut être sûr que la FAF ne s'arrêtera pas là et continuera à apporter les correctifs nécessaires pour le bon déroulement de la compétition. Il restera qu'elle aura toujours un point faible, la lutte contre la corruption. Mais cela est une toute autre histoire.