L'atmosphère malsaine que dégage notre football actuel, est en fin de compte la piètre réplique de ce qui vient de se passer à Monrovia et Accra. L'entrée en lice avant-hier au Ghana de notre deuxième représentant en coupe de la CAF, a malheureusement été marquée au cours du match aller Bechem United-MC Alger, par un fait gravissime, et sans précédent dans les annales du football africain, suite à un déplorable accrochage purement «algéro-algérien», qui s'est produit entre le coach mouloudéen Kamel Mouassa et le joueur algérois Abdelmalek Mokdad au moment de son remplacement par son coéquipier attaquant Sid Ahmed Aouedj. Alors que l'on jouait la demi-heure de jeu et que les Ghanéens menaient au score (1-0), l'entraîneur Mouassa avait fait le choix d'insuffler un nouveau souffle à son attaque en décidant d'incorporer Aouedj au lieu et place de Mokdad. Malheureusement, le Franco-Algérien n'a visiblement pas du tout accepté de céder sa place. Ce qui allait donner lieu à un spectacle des plus affligeants entre le coach mouloudéen et son joueur et provoquer un arrêt de cinq minutes de la rencontre, sous le regard complètement dépité de notre actuel ambassadeur accrédité à Accra, Youcef Dellileche. Celui-ci déclarera après-coup, et notamment sous le choc de la scène à laquelle tout le stadium d'Accra venait d'assister, que l'image de l'Algérie a été sérieusement ternie par ce type de comportements. Après ce match qui s'est finalement achevé sur le score final de 2 à 1 en faveur des Ghanéens du Bechem United d'Accra, le coach Kamel Mouassa a déclaré haut et fort aux dirigeants du Mouloudia d'Alger que le joueur Mokdad l'avait carrément insulté et ce dernier ne peut plus donc rester plus longtemps au MCA. Pour le capitaine Hachoud, il faut plutôt «réconcilier» à tout prix les deux hommes. Quand bien même lorsque le calme est revenu au sein de la délégation mouloudéenne, le joueur Abdelmalek Mokdad a fini par présenter toutes ses excuses, en reconnaissant avoir vraiment fauté envers tout le monde, le mal est fait. A travers cet accrochage des plus regrettables, le doyen des clubs algériens a donné de l'Algérie du foot une image des plus inacceptables au Ghana. Au cours d'une compétition africaine, on défend avant tout les couleurs de son pays et nullement quand on le fait en championnat. Dixit Omar Ghrib: «Mokdad sera purement et simplement renvoyé du Mouloudia car personne n'a le droit de ternir l'image de ce club, encore moins celle de l'Algérie!». Il est vrai que depuis le début de cette saison, le joueur incriminé a rarement figuré dans le onze habituel du MCA, notamment sous la houlette du coach Mouassa. Cette très malencontreuse affaire vient s'ajouter à ce qui s'était produit vendredi dernier à Monrovia entre le défenseur Radouani de la JS Kabylie et son coéquipier Berchiche, au point où l'ex-jeune excellent arrière droit usmiste, avait fait le choix de ne pas revenir sur le terrain, après la pause du match perdu par les Canaris kabyles face à leur dernier hôte libérien. Radouani qui aurait fait l'objet de plusieurs insultes en cours de partie, et cela de la part même de son propre coéquipier sus-cité, comme cela avait été d'ailleurs rapporté par nos confrères d'El Heddaf et du Buteur, présents à Monrovia, cette autre affaire d'ordre interne au ténor kabyle, met au grand jour un «état d'esprit» général qui perdure au sein de notre sport-roi, tant sur le plan national que régional. Au risque de nous répéter, l'atmosphère malsaine que dégage notre football actuel, est en fin de compte la piètre réplique de ce qui vient de se passer à Monrovia et Accra. Après la grandeur du MCA et de la JSK, l'heure est aujourd'hui à l'ère de la décadence et de la gabegie. Même hors de nos frontières, nos footballeurs de l'élite ne savent plus faire la part des choses entre le devoir, et surtout le respect que l'on doit en toutes circonstances à son pays. Une coupe de la CAF requiert aussi «un mental de fer» que la prestigieuse JSK et l'ancestral Mouloudia d'Alger semblent avoir mis aux oubliettes.