l'Internet n'est pas un luxe pour l'Afrique, mais un bien indispensable d'utilité publique Le comité de suivi de la réalisation des centaines de kilomètres de fibre optique dans quatre pays d'Afrique a été installé. 17 ministres des Technologies de l'information et de la communication, et des experts nationaux et internationaux ont prit part, hier, à Alger, à la Conférence africaine sur la gouvernance de l'Internet, pour tenter de résoudre la problématique de la déconnexion du continent africain du reste du monde virtuel. Lors de cette journée, différentes questions pointues liées à la gouvernance de l'Internet ont été débattues par les participants visant au rapprochement des visions des gouvernements africains et de saisir les véritables opportunités de l'Afrique pour assurer son intégration à l'économie numérique mondiale de façon plus judicieuse et plus bénéfique pour ne pas rester en marge de l'évolution. Dans son intervention, la ministre de la Poste, et des Technologies de l'information et de la communication Iman Houda Feraoun, a indiqué que «l'Internet n'est pas un luxe pour l'Afrique, mais un bien indispensable d'utilité publique et c'est pour cette raison que la conférence d'Alger sur la gouvernance de l'Internet en Afrique vient à point nommé s'inscrire dans la dynamique de la concertation et de l'appropriation de l'Internet par le continent». Pour Imen Houda Feraoun, son souci actuellement est «la manière de poursuivre la connexion des populations de notre continent. Qu'en est-il du milliard de personnes toujours dépourvu d'Internet. Qui peut leur garantir leur connexion dans des délais raisonnables?» s'est-elle interrogée. L'Algérie, qui abrite les travaux de cette conférence, mise sur le marché africain et fournit plus d'efforts dans la promotion de l'Internet en Afrique et de tirer profit des avantages du Web afin de servir tous les citoyens du continent. Elle affiche ses ambitions de conquérir ce marché qui génère plus de 200 milliards de dollars seulement de la publicité numérique. le continent «a besoin d'Internet plus que les autres pour accélérer l'atteinte des Objectifs du développement durable (OMD), notamment à travers la e-agriculture, la e-santé, la e-éducation et la e-commerce». Mais la question qui se présente: l'Algérie est-elle capable de s'imposer comme une force importante sur le marché du numérique et des télécommunications en Afrique, et de concurrencer les opérateurs économiques européens qui se sont déjà installés sur le continent depuis de longues années? Cette rencontre a été également une occasion pour quatre pays africains, à savoir l'Algérie, le Mali, le Niger et le Tchad qui procéderont, aujourd'hui, à la fin des travaux de cette conférence à l'installation du Comité de suivi de la réalisation des centaines de kilomètres de fibre optique qui relieront les quatre pays dont les appels d'offres seront lancés dans les prochains jours. Le représentant de la Banque africaine pour le développement (BAD), s'est félicité du lancement des activités du Comité de liaison de la DTS (Cldt) en présence des ministres en charge du secteur des six pays membres concernés. Les autorités algériennes ont bien voulu accepter d'accueillir le siège de ce comité qui assurera, entre autres, «la coordination et la cohérence des tracés de DTS, la collecte et les échanges de données relatives au projet», a ajouté le responsable. Sur le même volet, les experts nationaux et internationaux dans le domaine des télécommunications ont insisté sur la nécessité de la préparation et la modernisation de l'appareil juridique pour une meilleurs lutte contre le phénomène de la cybercriminalité et de prévenir le crime sous ses différentes formes. «La lutte contre le crime nécessite une maîtrise des techniques et une maîtrise du droit, car les sociétés d'aujourd'hui ne peuvent être les sociétés d'hier», a souligné l'expert et consultant international en technologies de l'information et de la communication (TIC), Malik Si-Mohammed.