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El Bahia tourne le dos à son authenticité
A MOINS DE 4 ANS DES JEUX MEDITERRANEENS QU'ELLE ORGANISE
Publié dans L'Expression le 14 - 02 - 2017

Les autorités locales mettent le paquet dans le cadre des préparatifs en s'attelant à la réalisation de nouvelles infrastructures sportives
Les forts, les donjons, les portes espagnoles, le mur de Rozalcazar, les palais ottomans et leurs tunnels, la mosquée du Pacha, sont en attente de réhabilitation.
Tous les chemins mènent aux Jeux méditerranéens de 2021. Tous les préparatifs devant animer l'activité sportive d'envergure régionale, seront désormais concoctés à partir de la wilaya d'Oran, très précisément à partir du siège ayant abrité pendant de longues années les locaux de la daïra d'Oran. Cette bâtisse, sise boulevard de l'ALN (ex-Front de mer) a été vidée de ses occupants et de ses archives pour être réaménagée au bénéfice du Comité olympique algérien, le COA. Son ouverture officielle a été inaugurée par le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali. Ainsi, la ville de Sidi El Houari accueillera les Jeux méditerranéens dans moins de quatre ans. Ces Jeux, reconnus mondialement, seront rehaussés par la participation d'une vingtaine de pays du Bassin méditerranéen.
Préparer un événement d'une telle ampleur n'est pas une mission si simple. Les autorités locales et centrales sont sur le qui-vive, bien que le ministre de tutelle déclare à qui veut l'entendre que «l'Algérie est apte à abriter des événements d'envergure internationale».
A Oran-ville, les autorités locales mettent le paquet dans le cadre des préparatifs en s'attelant à la réalisation de nouvelles infrastructures sportives et hôtelières dont entre autres un grand complexe olympique. Cette ville, victime de son orgueil, sera-t-elle prête à l'heure pile? Là est toute la problématique tant que l'investissement dans le secteur hôtelier bat son plein alors que l'identité de la ville est rabaissée au bas niveau. Que fera-t-on de ces dizaines d'anciennes bâtisses qui ont constitué la fierté d'Oran vu leur architecture? Le bulldozer fera l'affaire en rasant plusieurs dizaines d'immeubles Dans le tas, on avance que ces bâtiments sont «irrécupérables vu leur vétusté avancée».
Avant que l'engin en question ne se mette en marche, la nature a amplement amoché la façade principale de la ville des Deux Lions, El Bahia-Wahrane. Au jour d'aujourd'hui, la ville, ravagée par les effondrements, offre une image hideuse. Si la place d'Armes est, à la faveur de la réalisation du tramway d'Oran, ornée par toutes sortes d'enjolivures, le contraire est de visu perceptible un peu partout dans les entrailles de la ville connues jadis pour être le havre des belles représentations architecturales et urbanistiques. La rue de Philippe, rue des Jardins, Derb, Sidi Houari, Cavaignac, Saint-Pierre, la Bastille, Gambetta, Plateau, El Hamri, Mediouni en sont des exemples concrets reflétant le laisser pour soi d'une ville qui a totalement perdu ses couleurs chatoyantes d'antan.
De l'histoire à des histoires
Le quartier populaire de Sidi El Houari, dont l'histoire remonte à plusieurs siècles, recèle 90% des sites historiques abandonnés alors qu'ils peuvent facilement faire le bonheur des touristes et des férus de recherche en histoire. Si du moins l'apport économique du tourisme était pris en compte! Restituer à l'histoire n'est pas tributaire de la mise en place de masses de béton au style cubique sans aucune valeur architecturale. Hélas. C'est le cas. «Des cités-dortoirs naissent comme des champignons un peu partout», dira Mohamed, un jeune étudiant à l'université d'Oran. En un mot, El Bahia tourne le dos à son histoire et à son authenticité. On continue alors à faire des histoires au lieu d'entretenir l'histoire millénaire de cette ville qui a été le carrefour de mille et un événements hérités des civilisations qui ont marqué la ville d'Oran et ses environs.
Les forts, les donjons, les portes espagnoles, le mur de Rozalcazar, les palais ottomans et leurs tunnels, la mosquée de Pacha sont en attente de réhabilitation. Metair Kouider poursuivit son petit bonhomme de chemin dans ses recherches. Il parle. Il défend sa ville, il se défend en éditant des ouvrages qui racontent tout simplement Oran et son histoire. Idem pour son association qui a fait sienne la nécessité de rendre à la ville son âme en l'extirpant de la «bêtise humaine». Celle-ci a atteint son apogée, lorsque les «bétonnés-bétonneurs» des années 1980 ont violemment attenté à la virginité du palais du Bey. Ceux-là n'ont trouvé rien de mieux à faire pour développer le tourisme que d'arnaquer l'histoire en construisant l'hôtel Châteauneuf en plein coeur de la cour du Palais.
Faute de crédit et à la faveur de la chute libre des cours de pétrole durant les années 1980, le projet a été abandonné laissant une masse de béton côtoyant de près le palais! Jusqu'à ce jour, la masse de béton de plusieurs niveaux continue à faire suer les responsables hiérarchiques. La partie ouest de la ville d'Oran étant infranchissable vu son relief rocheux, l'investissement dans la ville s'étend vers l'est. Cette partie, très précisément à Belgaïd, le grand complexe olympique s'est dessiné amplement prenant brusquement sa forme. La société chinoise, ayant raflé le projet, avance dans la réalisation dudit chantier. Ladite infrastructure est, du point de vue sportif, très importante. Elle comprend 40.000 places, une salle omnisports, un centre nautique et des cours de tennis. Selon les promoteurs du projet, le taux d'avancement dépasse 70%.
La spéculation
Et qu'en est-il du village olympique? Là encore, les promoteurs du projet mettent les bouchées doubles. Dans le tas, ils avancent que «le village olympique, qui accueillera pas moins de quelque 6000 athlètes, sera livré bien avant le lancement de la compétition rentrant dans le cadre des Jeux méditerranéens de 2012. Cependant, la date n'est pas encore fixée!
«Ce sera fait en 2019 ou 2020», a-t-on fini par dire tout en trébuchant avant d'évacuer rapidement une telle question pour se lancer dans la langue plus ou moins unique, question de tempérer les ardeurs tout en contournant notre question. «Ce projet, une fois les JM 2021 clôturés, sera dédié aux étudiants», a-t-on affirmé. Ces infrastructures sportives toute neuves viennent conforter d'autres complexes sportifs existants comme les piscines olympiques d'Oran.
Toute cette armada de projets est argumentée par un seul fait; faire face au problème d'hébergement des sportifs et sportives devant prendre part aux JM 2021. D'un ton sûr, l'on ne se rassasie aucunement en haussant les enchères quitte à tromper l'opinion publique. Une telle hérésie est innée chez les élus et responsables locaux misant le tout pour le tout en versant dans la complaisance, une manière de plaire. D'ailleurs, ils n'hésitent pas à noyer les journalistes dans des chiffres difficiles à retenir, surtout lorsque le tourisme est évoqué. El Bahia dispose de 25 000 lits. Une centaine d'autres hôtels ouvriront leurs portes dans les deux prochaines années etc. Dans cette promotion immobilière à caractère hôtelier, la concurrence n'a pas de place tant que le secteur privé domine.
Le secteur public n'est pas près de sortir de son agonie.
Là encore, les autorités publiques ne veulent pas trop se soucier de la problématique. La donne a totalement changé à la faveur de l'avènement anarchiste de la globalisation. Le secteur privé revêt un intérêt particulier en lui accordant d'importantes facilitations laissant le secteur public mourir à petit feu. D'ailleurs, les pouvoirs publics se félicitent là où ils passent d'avoir «cédé» au privé tout en l'accompagnant dans ses investissements.
A Oran, deux hôtels publics peuvent faire le bonheur des milliers de touristes nationaux et étrangers. Il s'agit du Grand Hôtel, situé place du Maghreb (ex-place de la Grande-Poste, et l'hôtel de la Gare, situé sur le boulevard Marceau. Si le premier a été récupéré après l'annulation de la transaction douteuse conclue, le deuxième est toujours squatté par des indus occupants ne versant aucun sou à son propriétaire, l'APC d'Oran. Force est de constater que les Jeux méditerranéens de 2021 ne changeront pas d'un iota la vie sociale, culturelle ou économique de la ville d'Oran, hormis l'orgueil de vouloir organiser vaille que vaille une telle rencontre d'envergure régionale et hypothétiquement arracher quelques titres.
C'est d'ailleurs cette extrapolation que l'on peut déduire des déclarations faites par les responsables aussi bien locaux que hiérarchiques. Nombreux sont les responsables locaux qui affirment que «la wilaya d'Oran ainsi que ses habitants seront prêts à rendre heureux le peuple algérien durant les Jeux». Comment donc rendre cette joie à un peuple et une ville frappés de tous les maux sociaux? Accueillir les Jeux méditerranéens est, pour les responsables locaux, une victoire méritée. El Bahia mérite... beaucoup mieux que le rafistolage.


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