Dans le cadre du nouveau dispositif mis en place par le président Trump, la police américaine mène de vastes opérations contre les clandestins et réfugiés Une grande opération de plusieurs jours baptisée «Cross Check» a permis d'arrêter la semaine passée des centaines de clandestins dans plusieurs grandes villes des Etats-Unis, notamment Los Angeles et New York. Face au blocage de la justice et aux protestations internationales, Donald Trump entend poursuivre sa politique d'expulsions de clandestins et de refus des réfugiés et étrangers venant de pays considérés comme des foyers terroristes, au nom de la sécurité des Américains. Alors qu'au Mexique des manifestations ont rassemblé dimanche des dizaines de milliers de personnes contre le président américain à Mexico, Guadalajara et dans d'autres villes, la Maison-Blanche a confirmé sa volonté d'accélérer les expulsions de clandestins, après une première vague au cours de la semaine écoulée. «La répression contre les clandestins criminels n'est que l'application de ma promesse de campagne», a écrit M. Trump sur Twitter. «Des membres de gangs, des trafiquants de drogue et d'autres sont en train d'être expulsés!» Une grande opération de plusieurs jours baptisée «Cross Check» a permis d'arrêter la semaine passée des centaines de clandestins dans plusieurs grandes villes des Etats-Unis, notamment Los Angeles (160 arrestations) et New York (40 arrestations selon une association). Le président Trump a signé fin janvier un décret ordonnant au service de reconduite à la frontière de cibler en priorité les sans-papiers délinquants ou soupçonnés de délits, une catégorie beaucoup plus large que sous l'administration de Barack Obama, qui avait donné la priorité aux expulsions de criminels et de récidivistes. Les autorités ont insisté samedi sur le caractère routinier de ces opérations. Mais la Maison-Blanche a affirmé dimanche qu'il s'agissait d'une montée en gamme de la répression contre les clandestins. «Sur ordre du président, des opértions de contrôle d'immigration fortement élargies et plus vigoureuses ont été lancées», a expliqué Stephen Miller, conseiller de Donald Trump, sur la chaîne de télévision Fox. De nombreux démocrates ont demandé des comptes au gouvernement, craignant que des clandestins sans casier judiciaire ne fassent les frais de ces coups de filet. Le cas d'une mère de famille à Phoenix (Arizona), expulsée jeudi vers le Mexique, a cristallisé les inquiétudes de la gauche mais aussi de certains élus de droite. «Il y a beaucoup d'inquiétude ici dans l'Arizona parmi ceux qui sont venus ici illégalement mais n'ont pas commis de délit grave», a averti le sénateur républicain de l'Arizona Jeff Flake, estimant que la solution ne pourrait venir que d'une grande réforme du système d'immigration par le Congrès. Sur le décret migratoire suspendu par la justice, la Maison-Blanche a envoyé dimanche un message de défi, indiquant que Donald Trump pourrait signer dans les prochains jours une version modifiée du décret initial, qui résisterait cette fois à l'examen des tribunaux. La cour d'appel fédérale de San Francisco a en effet estimé jeudi que l'exécutif n'avait pas une autorité absolue dans le domaine migratoire et que les droits des étrangers détenteurs de visas devaient être respectés. Le décret du 27 janvier devait fermer les frontières pendant trois mois aux ressortissants de sept pays considérés à risques, ainsi qu'à tous les réfugiés pour quatre mois. Ce décret pose également la question d'une éventuelle discrimination religieuse, en violation de la Constitution des Etats-unis, puisque les sept pays bannis sont tous majoritairement musulmans (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie, Yémen). «Les juges se sont appropriés un pouvoir qui appartient clairement au président des Etats-Unis», a déploré Stephen Miller sur la chaîne NBC. «Aucun étranger venant du Yémen ou d'ailleurs n'a un droit constitutionnel à entrer dans notre pays», a-t-il martelé, en soulignant que la sélection des sept pays était basée sur leur situation sécuritaire. Vendredi, Donald Trump avait évoqué la possibilité d'un nouveau décret «peut-être lundi ou mardi», et cette possibilité restait d'actualité dimanche. Le président «examine et étudie toutes les options» dont celle d'un nouveau décret, même si la bataille peut également se poursuivre devant les tribunaux, voire devant la Cour suprême, a déclaré Stephen Miller. «Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger notre pays du terrorisme», a-t-il dit.