L'expérience algérienne et les résultats obtenus dans le domaine contre-insurrectionnel ont un écho favorable dans l'espace méditerranéen. Un «code de conduite» en matière de lutte antiterroriste devra intervenir dans la coopération euroméditerranéenne du processus de Barcelone, notamment ses aspects financiers, avant la fin de l'année 2007. Dans une communication au Parlement européen et au conseil portant sur des propositions de révision du processus de Barcelone, qui a estimé en outre que, depuis 1995, les menaces qui pèsent sur la sécurité du partenariat se sont «sérieusement aggravées», l'Exécutif européen endosse une proposition de «certains pays arabes partenaires», eu égard à l'insuffisance de la coopération d'Etat à Etat pour lutter contre la menace terroriste mondiale. C'est Alger qui avait émis l'idée de la création d'un centre de recherches et d'études sur le terrorisme, il y a quatre années, lors de la tenue du colloque international d'octobre 2001, et depuis lors, l'idée avait trouvé preneurs. D'abord, pour l'expérience dans le domaine antiterroriste et les résultats obtenus, ensuite pour la position géostratégique occupée par l'Algérie au confluent des cultures et des continents, et enfin, pour la coopération sans faille qu'Alger avait développée depuis quelques années avec les partenaires européens et Interpol, notamment depuis le 11 septembre 2001, coopération unanimement saluée du reste, et très appréciée par Washington. La menace que représentent aujourd'hui les pays du Sahel pour la sécurité et la stabilité de l'Europe elle-même, et le «bouclier» naturel que constitue l'Algérie pourraient encore être autant de points qui retiennent l'attention et pourraient aboutir à créer au plus tôt le centre d'Alger pour la lutte antiterroriste. Des progrès ont été accomplis pour renforcer la coopération entre les polices, les pouvoirs judiciaires et d'autres autorités, progrès qui se prolongeront encore au cours de la deuxième phase du programme régional. Cependant, il reste encore «beaucoup à faire pour susciter la confiance nécessaire à une intensification des échanges d'informations sur les dangers potentiels que représentent certaines organisations et certains individus». Les partenaires, suivant ces propositions qui devraient être soumises à la conférence ministérielle Euromed les 30 et 31 mai prochain, devraient décider de «suivre parallèlement la piste d'une coopération pratique plus soutenue» pour combattre le terrorisme, dans le plein «respect des droits de l'homme, et celle du dialogue politique sur ses causes profondes». Par ailleurs, sur un plan plus global, la commission considère que la coopération instaurée dans le cadre de la politique européenne de sécurité et de défense (Pesd) devrait être développée, sur un plan régional, sous-régional ou bilatéral, en vue de mieux faire prendre conscience des possibilités de collaboration à des activités de prévention des conflits et de gestion des crises.