Les ministres des Affaires étrangères des pays des 5+5 sont en réunion informelle depuis hier à Toulouse. Encore une fois, la récurrente question de l'immigration est au coeur des controverses du groupe euroméditerranéen des 5+5. Les ministres des Affaires étrangères des pays européens et maghrébins, membres du groupe 5+5, en réunion informelle depuis hier à Toulouse, devront, selon toute vraisemblance, débattre, entre autres, de la question de l'immigration clandestine, mais surtout des perspectives du Sommet de Barcelone, prévu à la fin du mois en cours. Le prochain sommet, qui marquera le dixième anniversaire de la naissance du processus de Barcelone, pourrait adopter, compte tenu des objectifs que se fixent les pays des deux rives du Bassin méditerranéen, un projet portant code de conduite contre le terrorisme. L'adoption de ce projet qui, sans l'ombre d'un doute, concerne tous les pays méditerranéens, pourrait constituer une relance effective du processus de Barcelone, mais aussi un signal fort d'une coopération renforcée en matière de lutte contre le terrorisme. Lors de la précédente entrevue ayant regroupé le 3 octobre dernier à Rabat les ministres de l'Intérieur du groupe des 5+5, l'accent a été mis pour une coopération antiterroriste permanente et une coordination opérationnelle étroite entre les services de sécurité des pays du groupe des 5+5. L'Algérie, rappelons-le, a suggéré, lors du même rendez-vous, de refuser l'asile à toute personne impliquée dans un acte terroriste ou faisant l'objet de poursuites pour actes terroristes. S'agissant des problèmes migratoires qui constituent un véritable casse-tête pour les pays méditerranéens, l'accent sera mis également sur un nouveau phénomène, à savoir que les pays du Maghreb ne sont plus seulement des pays d'origine en matière d'immigration mais surtout des pays de transit qui doivent faire face à une présence très importante de population subsaharienne. Les chiffres actuels présentant ce phénomène sont effarants et les politiques de lutte contre l'immigration clandestine doivent s'inscrire dans le cadre d'un partenariat fondé sur la solidarité et la collaboration de tous les pays. Les politiques de lutte contre ce fléau doivent surtout prendre en compte la nécessité de soutenir et renforcer les moyens de lutte par les pays de la rive sud et des actions de codéveloppement dans les pays d'origine. Il sera question de débattre dans le même sillage des facilités pour la circulation des personnes dans le cadre légal et la protection des droits de la dignité des communautés légalement établies. Chose qui, il est utile de la reconnaître, n'est pas assurée par les pays de la rive nord du Bassin méditerranéen. D'ailleurs, des associations des droits de l'homme maghrébines ne cessent crier sur tous les toits, condamnant les violations des droits des migrants, notamment subsahariens, désirant aller vers l'Europe. Le développement «inquiétant» de cette affaire de migration a été marqué par les événements tragiques qui ont eu lieu aux abords de Ceuta et Melilla depuis le 28 septembre dernier. L'Espagne, faut-il le rappeler, a fait une proposition d'une conférence euro-africaine sur les migrations. Un rendez-vous qui devra intervenir avant la tenue du Sommet de Barcelone qui, décidément, ne doit pas laisser les choses à la traîne, compte tenu du développement alarmant de la question.