L'Algérie avant tout On aura compris que le pays est passé à côté d'un plan «diabolique» destiné à y installer le chaos. Le peuple algérien «ne succombera pas à des machinations et autres complots ourdis outre-mer et relayés par divers supports médiatiques», a déclaré le président de la République dans un message à la nation. Lu en son nom par le conseiller à la présidence de la République, Mohamed-Ali Boughazi, à l'occasion de la Journée nationale du Chahid, le message présidentiel fait certainement référence aux émeutes qu'a connues la ville de Béjaïa et quelques quartiers à Tiaret et Alger. Même si le chef de l'Etat n'y fait pas explicitement référence, les incidents du début d'année, avaient été qualifiés en leur temps par le Premier ministre de tentative de déstabilisation du pays. Le propos du président de la République confirme donc celui de Abdelmalek Sellal. Les deux hommes sont également d'accord sur l'origine de l'échec de ladite tentative. Sur le sujet, le chef de l'Etat a estimé dans son message qu'«en ignorant les détracteurs, les adeptes du chaos et autres esprits sceptiques et malveillants tendant à occulter les acquis réalisés au profit du peuple, notre jeunesse a prouvé qu'elle était lucide quant aux menaces de l'heure». Le président développe donc la même analyse que celle de son Premier ministre, apportant par la même, plus de poids à la thèse du complot fomenté par des officines étrangères et relayées par des forces à l'intérieur du pays. Cette confirmation du président de la République vaut son poids de «révélation», sachant que la Journée nationale du Chahid aurait pu faire l'objet d'un message d'une autre teneur. On aura donc compris que le pays est passé à côté d'un plan «diabolique» destiné à y installer le chaos.Le chef de l'Etat qui insiste fortement sur l'attitude des jeunes qui ont fait échouer la tentative de déstabilisation, note dans son message que la jeunesse algérienne «ne peut être leurrée car immunisée culturellement, idéologiquement et politiquement, consciente de ses responsabilités vis-à-vis de sa patrie et de son peuple et prête plus que jamais à défendre le pays et à préserver, promouvoir et développer ses réalisations». Visiblement, le président Bouteflika porte les jeunes algériens en très haute estime et semble afficher une forte conviction quant à leur rôle éminemment positif dans ce qui pourrait être qualifié de la «bataille de janvier 2017». L'Algérie en est sortie renforcée, mais le parcours demeure encore semé d'embûches, notamment en raison de la phase historiquement difficile qu'elle partage d'ailleurs avec de nombreux pays. «Les crises économiques et idéologiques qui secouent le monde et les bouleversements géostratégiques ont un impact direct sur beaucoup de pays, notamment en voie de développement, à l'instar de l'Algérie», constate-t-il, préconisant «de conjuguer nos efforts et de resserrer nos rangs pour une exploitation optimale des compétences, aussi nombreuses que méritoires, que recèle notre pays dans tous les domaines». La proposition du chef de l'Etat est un véritable programme, déjà en action, si l'on tient compte des «réalisations grandioses que notre pays a enregistrées en peu de temps en termes de lutte contre le chômage, de développement de notre système éducatif et d'enseignement, de construction de millions de logements et de dizaines de milliers d'établissements de santé et d'éducation», soutient le président, qui semble dire que tout ce programme réalisé a permis de déjouer la tentative de plonger le pays dans le chaos. Les Algériens ont effectivement touché du doigt les résultats des actions engagées par le gouvernement, notamment les importantes infrastructures dans tous les secteurs qui «sont une preuve de ce que l'Algérie est en mesure de concrétiser encore à l'avenir». Le président dresse une ordonnance assez réaliste, pas très joyeuse pour mettre le pays sur la voie de l'émergence. «Par la rationalisation de nos dépenses, l'amélioration de la gouvernance de notre pays, la mise en oeuvre des différentes réformes prévues et la promotion de la valeur du travail, valorisée par l'Islam, l'Algérie viendra à bout de la crise à laquelle elle est confrontée du fait des fluctuations des marchés internationaux et se hissera, par l'aide d'Allah, au rang des pays émergents», dira le président de la République.