«BMS». L'Europe vit ses plus mauvais moments existentiels. Le dernier en date a eu lieu à Munich, samedi dernier. Le vice-président américain, Mike Pence, était mandaté par Donald Trump pour clarifier sa position vis-à-vis de l'Otan. Le message fut le suivant, «les Etats-Unis soutiennent toujours l'organisation de l'alliance atlantique à condition que tous ses membres honorent leurs engagements financiers». Ce qui est loin d'écarter «L'obsolescence de l'OTAN» déclarée par Trump. Pas de quoi rassurer, en effet, les pays de l'Union européenne. L'Allemagne en tête dont la puissance est plus économique que militaire. L'autre souci qui est venu juste après est la remise sur le tapis du «Grexit» (sortie de la Grèce de l'UE). C'est même le vice-président du Parlement européen, l'Allemand Alexander Graf, qui donne de la voix dans cette direction. Si cela devait arriver après le «Brexit» anglais, et ensuite le «Frexit» (sortie de la France) dans le cas où c'est Marine Le Pen qui s'installe à l'Elysée, l'UE ne résistera pas à pareils chocs. Sur le plan économique c'est la même ambiance pleine d'incertitudes. Donald Trump a fait savoir qu'il ne signera pas l'accord (Tafta) de libre-échange entre les Etats-Unis et l'Europe qui était en négociation avec l'administration Obama. Ce qui portera un sérieux coup à l'économie européenne et notamment à l'Allemagne dont la puissance économique repose sur ses exportations. Ce qui, du même coup, aggravera le problème des migrants que connait l'Europe. Sur le plan économique. Quant au plan sécuritaire, les signaux ne sont pas, non plus, rassurants. Là aussi, l'Allemagne s'est taillée la part du lion dans le nombre de migrants accueillis. Et le flot continue car la Turquie menace toujours de «lever les barrières» qui bloquent les réfugiés, tandis que ceux qui partent de Libye continuent de débarquer en Italie. Aux dernières nouvelles un nouveau point de départ de migrants vers l'Europe vient de s'ouvrir à Ceuta (ville autonome espagnole sur la rive Sud de la Méditerranée). Sur le plan politique ce n'est pas la joie non plus. L'axe franco-allemand, ce socle de l'UE, bat de l'aile. La France est en pleine campagne électorale. Le président sortant, François Hollande, grand allié d'Angela Merkel, a renoncé à se représenter tandis que les sondages placent la candidate du FN, farouche adversaire de l'UE, en première position. De son côté, la chancelière allemande, qui compte se représenter cette année pour un nouveau mandat, est elle -même mise en difficulté à cause de sa politique sur les migrants. Le tout résume les graves perturbations qui planent dans le ciel du Vieux Continent. Coïncidence du calendrier, la chancelière allemande, Angela Merkel, sera à Alger, aujourd'hui et demain. Elle répond à l'invitation du président Abdelaziz Bouteflika. Avec les relations bilatérales, tous les sujets cités plus haut seront sans aucun doute au menu de leur rencontre. Très copieux!