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Trump : l'Europe mal à l'aise
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 17 - 11 - 2016

La victoire du nouveau président semble avoir surpris les principaux pays de l'UE. Barak Obama fait une petite tournée européenne. Mardi, il était en Grèce. Il y a souligné l'importance d'une Europe « forte et unie » et d'une alliance atlantique solide. Il n'est pas certain que le message ait beaucoup ému et mobilisé les Grecs qui ont été rudement à l'amende en 2010 par l'Union européenne, à la suite de la crise de leur dette publique. L'Europe n'a consenti à sauver l'un des états-membres qu'à la condition d'un plan de réduction des déficits d'une extrême brutalité sociale. « L'austérité ne peut pas apporter la prospérité » a reconnu le président américain, alors que le pays est en tutelle financière de l'UE et du FMI depuis 2010 et les que USA sont le principal actionnaire du FMI. Il est vrai que le FMI était plutôt favorable à une dilution/absorption de la dette grecque mais l'Allemagne s'y était vivement opposée. Les Grecs paieront jusqu'au dernier euro ! Ah, mais !
C'est d'ailleurs en Allemagne, qu'Obama s'est ensuite rendu où il rencontre jeudi Angela Merkel, François Hollande, Theresa May et Matteo Renzi, les Premiers ministres britannique et italien. Pour tenter de les rassurer peut-être ? Il est vrai qu'à l'image des sondeurs, des médias, d'innombrables analystes et experts divers, les chefs d'état européens semblent avoir été décontenancés par la victoire surprise de Donald Trump.
L'Union européenne n'a guère été évoquée par le candidat Trump sauf pour rappeler que l'Otan, l'organisation militaire censée protéger les frontières du Vieux Continent lui coûtait fort cher. Plus généralement, le retour à un certain protectionnisme américain qui est déjà la norme en Russie, en Chine et dans bon nombre de pays asiatiques, rend un peu surréaliste la quasi-totale ouverture des frontières (aux marchandises, pas aux hommes !) qui est encore la norme de l'UE. Et il y a bien d'autres sujets qui fâchent, notamment des dossiers où les Européens s'étaient mobilisés et où ils sont sèchement taclés par le nouveau président américain : l'accord international COP 21 sur le climat, l'accord sur le nucléaire iranien, la question de l'Ukraine mise à mal par la nouvelle amitié Trump-Poutine… Les deux principales figures européennes Donald Tusk, le président du Conseil européen, et Jean-Claude Juncker, le patron de la Commission européenne ont évidemment invité le 45ème président des Etats-Unis à un sommet US-UE « dès que cela lui conviendra ». Pas de pot, Trump n'a pas encore répondu à cette gentille invitation. Ce qui en dit long sur son dédain.
Barack Obama a certainement tenté de rassurer ses interlocuteurs européens, en pariant peut-être que Donald Trump, président, sera contraint d'en revenir à des visions plus réalistes. Le problème, c'est que ses quatre interlocuteurs sont eux-mêmes dans une situation pas facile. Theresa May est à la tête d'une Grande-Bretagne qui s'est exclue de l'Europe après le Brexit. La nouvelle Premier Ministre sera certainement tentée de jouer sur la traditionnelle amitié américano-britannique pour négocier ses conditions de départ de l'UE, mais sera-t-elle seulement écoutée par le fantasque Trump ? Les trois autres chefs d'Etat se préparent quant à eux à des élections difficiles d'ici octobre 2017 : à cette date, Angela Merkel tentera un 4ème mandat alors que sa popularité est en baisse, François Hollande bat des records d'impopularité (et l'on ne sait pas à ce jour s'il se présente à la présidentielle d'avril 2017) et le président du Conseil italien, Matteo Renzi, joue son poste le 4 décembre 2016, lors d'un référendum sur un projet de réforme constitutionnelle.
Angela Merkel en colère
De tous, il semble que ce soit la placide Angela Merkel qui soit la plus en colère, car l'Allemagne risque de payer la note la plus salée après l'élection de Donald Trump.
Si celui-ci n'a pas vraiment l'intention de dissoudre l'Otan, il réclame une participation financière nettement plus élevée des autres pays-membres. La France pourra toujours avancer son propre budget de défense, ce qui ne pourra être un argument de l'Allemagne. Angela Merkel sait donc que la riche Allemagne paiera cher.
Autre sujet de désaccord germano-américain, l'abandon par Donald Trump du traite Tafta, traité très libéral de libre-échange négocié un temps à la demande de Barack Obama, entre les Etats-Unis et l'Union européenne. Ce traité commercial nord-atlantique n'était d'ailleurs pas bien vu par beaucoup d'états-membres de l'UE, inquiets d'un possible grand déversement en Europe des produits et services made in USA. La France s'y était officiellement opposée. Mais l'Allemagne seul état-membre de l'UE, exportateur net, y voyait un grand intérêt.
Du coup, l'Allemagne ronchonne. Signe de fort mécontentement, elle vient d'élire un président de la République bien connu pour ses positions violemment anti-Trump. La coalition gouvernementale allemande, alliance de la droite, du centre et du SPD social-démocrate, a désigné, ce lundi, le chef de sa diplomatie Franck-Walter Steinmeier pour devenir le prochain président du pays. Certes, la fonction est surtout honorifique ; le président allemand est censé se situer au-dessus des clivages partisans et incarner la conscience morale du pays. Mais Steinmeier, jusque-là ministre des Affaires étrangères, social-démocrate et personnalité politique la plus populaire du pays, connue pour son franc-parler, s'en était vivement pris à Donald Trump ; il a ainsi qualifié, pendant la campagne américaine, le milliardaire de « prédicateur de la haine » en annonçant des « temps plus difficiles » sur le plan international. Il a même refusé ostensiblement de féliciter le candidat républicain pour sa victoire !
Il devrait laisse la place de ministre des Affaires étrangères à Martin Schulz, actuellement président du parlement européen qui a déclaré à l'annonce de la victoire de Donald Trump, que cela ne le « réjouissait pas ». Ambiance.
Trump candidat, Trump président
Les premières déclarations du Trump président semblent un peu minimiser les propositions ultra du Trump candidat, quitte à surprendre ou décevoir ses électeurs. Début de réalisme ? Prise en compte du fait qu'il devra gouverner avec un Sénat et une Chambre des représentants majoritairement républicains, son parti, mais dont les élus sont souvent très critiques vis-à-vis de lui ? Ou preuve supplémentaire de l'incohérence politique de Donald Trump ?
Toujours est-il que les reculs sont significatifs. Sur l'Obamacare, le système de couverture santé proposé par son prédécesseur, Trump candidat avait annoncé sa suppression pure et simple. Aujourd'hui, il n'écarte pas une simple réforme, libérale bien sûr. Trump candidat menaçait d'exclure du territoire américain 11 millions d'immigrés sans papiers : Trump président n'évoque plus que 2 voire 3 millions de clandestins. Sur le mur séparant le Mexique des Etats-Unis, qui existe déjà sur 930 km construits en 2006, le candidat pendant sa campagne avait appelé à la construction d'un mur bloquant totalement la frontière commune entre les deux pays, et de surcroit payé par le Mexique ; le mot d'ordre « Build the wall » s'est largement fendillé. On ne demande plus aux Mexicains de payer le mur d'isolement. Il ne sera plus en dur mais plus prosaïquement en partie en barbelé et de surcroit sur l'ensemble de la frontière.
Trump candidat avait promis de « déchirer » l'accord sur le nucléaire signé entre l'Iran et le groupe 5 + 1 (USA, Russie, Chine, France, Royaume-Uni, Allemagne, sous l'égide de l'UE, en juillet 2015. Comme la remise en cause d'un traité international semblait très difficile, le conseiller du président élu en politique étrangère Walid Phares s'est senti obligé de revenir sur cette proposition :»
«Déchirer» est peut-être un terme un peu fort. Il va le réexaminer, l'envoyer au Congrès, exiger des Iraniens qu'ils changent quelques points et il y aura une discussion », a-t-il expliqué.
En revanche, le nouveau président reste anti-avortement, même si cela ressort de l'autorité de chaque état local et bien sûr toujours favorable à l'existence d'un arsenal d'armes à feu dans chaque famille américaine.
Mais en matière de protectionnisme, les propositions du Trump candidat n'ont pas été modifiées par le Trump président. A suivre.
France : Macron candidat
L'actualité française est évidemment dominée par la préparation des élections présidentielles. Le système pervers des « primaires « dans les grands partis traditionnels (Les Républicains à droite, le PS à gauche) a multiplié les candidats potentiels. Perverses, les primaires ? Au départ, l'idée pouvait paraitre à la fois séduisante et démocratique : on appelle les électeurs à choisir dans chaque parti, celui qui était le plus à même de le représenter. Dans la réalité, c'est la porte ouverte à la multiplication des postulants et l'affrontement des ambitions personnelles. Pire, comme les candidats sont issus de la même formation politique et partagent de fait un grand nombre de positions, il leur faut absolument se distinguer du voisin concurrent en durcissant au maximum leur propre programme. Chez les Républicains, c'est à qui présentera le programme le plus libéral illustrant la « mondialisation heureuse ». Du coup, l'élection du Trump-protectionniste a saisi de stupeur les postulants.
Au sein du PS, c'est la confusion la plus totale : la gauche du PS est représentée par quatre candidats dont Arnaud Montebourg ; on ne sait pas encore si Hollande qui bat les records d'impopularité va se présenter ; son 1er Ministre Manuel Valls se prépare, poussant discrètement son président vers la retraite…
Et tout cela c'est sans compter les nombreux candidats hors primaires des deux grands partis traditionnels. Le Front national a désigné sans débat Marine Le Pen. Celle-ci, déjà assurée d'être présente au second tour, mène une campagne très discrète au niveau national mais son parti multiplie les initiatives au niveau local. A la gauche de la gauche, Jean-Luc Mélenchon, au nom du Parti de gauche mène une campagne efficace et attire beaucoup d'électeurs déçus de Hollande.
Le dernier feuilleton de la crise de la majorité présidentielle a été cette semaine, l'annonce de la candidature d'Emmanuel Macron. Jeune (il a 39 ans) énarque bien sûr, ancien de la banque Rothschild, il a été un très proche de François Hollande, secrétaire général adjoint de l'Elysée avant d'être nommé ministre de l'économie et des Finances. C'est lui qui a écrit le programme économique et social de François Hollande mais c'est lui qui a pris le plus rapidement ses distances vis-à-vis des résultats obtenus ! C'est qui doit s'appeler l'indépendance d'esprit.gauche. Ses propositions encore fort vagues reste évidemment très libérales et vise surtout à séduire les électeurs centristes. Il fâche donc à gauche mais vient aussi bousculer la primaire de droite et notamment Alain Juppé qui vise lui aussi les électeurs du centre…
Big Brother
La semaine politique française s'est également distinguée par l'anniversaire des attentats à Paris du 13 novembre 2015. L'émotion était palpable.
Hasard du calendrier, le « Journal officiel » (publication des lois et décrets) a rendu public un dispositif sécuritaire construit discrètement par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve : la construction d'une maxi-base de données, visant à regrouper de manière centralisée toutes les données, y compris biométriques de 66 millions de Français, sans compter les étrangers vivant en France : gestion informatique de l'état civil, des noms et prénoms des parents, adresse, photos, couleurs des yeux et des cheveux, empreintes digitales de chaque individu…
Bref, du Big Brother à la française, le tout évidement construit sans aucun débat parlementaire. La justification implicite d'un tel projet liberticide qui ne respecte aucunement les droits individuels est évidemment la menace terroriste. Devant l'émotion en train de grossir, Bernard Caseneuve a fait marche arrière : « Incontestablement, nous avons fait une erreur » a-t-il reconnu devant les parlementaires.


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