La quantité d´or présentée par les opérateurs au poinçon de garantie est tombée à son plus bas niveau en 2004. La Direction générale des impôts (DGI) a annoncé la création prochaine de «comptoirs» d'approvisionnement du marché légal en matières premières et en bijoux. Ces comptoirs «consistent en la mise sur le marché d'ouvrages en métaux précieux dépourvus de marque, donc n'ayant pas été soumis au contrôle et, par conséquent, susceptibles d'avoir été fabriqués en dépit des normes légales» a déclaré le responsable de cette institution financière, M.Dahamna, dans la lettre d'information bimestrielle éditée par la DGI. Ainsi, avec la création de ce mécanisme, on peut d'ores et déjà affirmer que c'est une véritable guerre qui est déclarée contre la circulation illégale des métaux précieux. Selon les chiffres avancés par la Direction générale des impôts, la quantité d´or présentée par les opérateurs au poinçon de garantie, durant les quatre dernières années, est tombée à son plus bas niveau en 2004. Environ 1,8 million de grammes ont été présentés en 2001 puis trois millions de grammes en 2002. Ces quantités sont tombées à 760.170 grammes en 2003 et plus bas encore en 2004, avec 656.358 grammes. Commentant ces chiffres, M.Dahamna a expliqué que les présentations à la marque de l´année 2002, même si elles étaient les plus élevées ces dernières années, ne représentaient que 50 % de la moyenne des quantités présentées durant les décennies 1980 et 1990. Cela nous dit beaucoup sur l'ampleur qu'a prise ce genre de trafic. D'autant que les saisies des quantités de métaux précieux à travers le territoire national, sont très fréquentes. Néanmoins, le responsable de la DGI a estimé qu'il «est difficile d'évaluer ou d'apprécier avec exactitude l'ampleur de la fraude étant donné que celle-ci n'emprunte pas les canaux connus de l'administration et ne peut donc faire l'objet de statistiques précises.» Selon M.Dahamna, la prolifération de cette activité est due à l'absence des structures chargées de l'approvisionnement de ce marché en matières premières. Ce qui «explique que cette fonction est prise en charge en totalité par des opérateurs activant dans l'informel.» Cependant, avec la création de comptoirs d'approvisionnement du marché en matières premières et en bijoux, les autorités couperont certainement l'herbe sous les pieds des amateurs de la fraude. En prévision de l'ouverture du marché algérien sur l'économie mondiale, la Direction des impôts se dit «préparée en matière de lutte contre l'informel dans le secteur.» C´est ainsi que "les sanctions réprimant les infractions ont été aggravées", a noté M.Dahamna. Ce dernier a souligné en outre que "des cycles de formation et de perfectionnement du personnel ont été organisés et continueront de l´être à l´Ecole nationale des impôts". Toutefois, pour la réussite de ce mécanisme mis sur pied, la coordination entre les différentes institutions de l'Etat s'avère nécessaire. En ce sens, M.Dahamna cite la collaboration existante entre l'administration fiscale et la Direction générale des douanes algériennes. Les relations entre ces deux institutions, a-t-il expliqué, «se résument aux conditions de prise en charge par les services de la garantie au niveau de la Direction générale des impôts, des importations d'ouvrages en or.» Le même responsable a exprimé le besoin de l´administration fiscale de l´assistance des services de sécurité. "Nous sommes en relation avec ces services, notamment la Dgsn, pour coordonner nos actions et constituer des équipes mixtes d´intervention pour réprimer les infractions, même celles commises sur la voie publique", a-t-il indiqué.