La sardine prend des ailes «S'attendre à un prix raisonnable du poisson en période de mauvais temps, est illogique et irraisonnable», a expliqué récemment Taha Hammouche, DG de la pêche et de l'aquaculture au ministère de l'Agriculture. La cherté de la sardine (1000 DA/kg) ces jours-ci, n'est pas sans raison. Le changement climatique qu'a connu le pays pendant presqu'un mois sans arrêt, est pour beaucoup dans cet état de fait. Le directeur général de la pêche et de l'aquaculture au ministère de l'Agriculture Taha Hamouche, que les journalistes ont interpellé sur cette situation, trouve tout à fait normal que le prix du poisson atteint ce pic par ces temps climatiques instables. «S'attendre à un prix raisonnable du poisson en période de mauvais temps, est illogique et irraisonnable», a-t-il expliqué. Il faut savoir, ajoute le responsable, que s'aventurer en période de perturbations climatiques dans la mer pourrait s'avérer fatal pour les pêcheurs, concluant que «les pêcheurs qui prennent ce risque ont tout à fait le droit de vendre le poisson à de tels prix sachant que ces derniers n'ont pas d'autre source de revenus autre que leur activité de la pêche». Par ailleurs, du point de vue des scientifiques, le prix exorbitant du poisson en Algérie s'explique par d'autres facteurs. La coïncidence de certaines périodes de l'année avec la période de régénération du poisson, peut faire, expliquent-ils, que le poisson devienne rare et par conséquent indisponible sur le marché. Cette période est appelée par les professionnels (pêcheurs, ndlr) la période de basse saison. L'autre facteur qui fait que le poisson demeure toujours cher en Algérie, ajoutent-ils, est que le développement de l'activité de l'aquaculture qui devrait prendre le relais reste très faible et peine à se développer. La faute dans le sous-développement de cette filière n'est pas dû forcément au manque de volonté du ministère de tutelle, mais plutôt au manque de savoir-faire et la maîtrise des techniques de pointe dans ce domaine. C'est d'ailleurs ce que l'ambassadeur de l'Union européenne en Algérie, J'ohn O'Rourke, a déclaré récemment à l'occasion de la présentation du programme Divéco 2 aux termes duquel l'UE s'est engagée à aider l'Algérie par une enveloppe de 15 millions d'euros pour développer la filière pêche en Algérie. D'autres facteurs secondaires, à l'image de la cherté du transport, l'anarchie dans l'organisation de la commercialisation du poisson sont aussi responsables en partie de la cherté du poisson en Algérie. A noter que la production de l'Algérie en poisson annuellement ne dépasse pas les 100 000 tonnes. Cette quantité est loin de satisfaire les besoins des Algériens en la matière. Pour combler le déficit, l'Algérie rappelons-le, a dû recourir à l'importation à, maintes reprises. En 2009 par exemple, l'Algérie a importé l'équivalent de 38 millions de dollars.