Un programme de l'Union européenne d'appui au secteur de la pêche et de l'aquaculture a été officiellement lancé lundi précédent, dans le cadre du programme européen d'appui à la diversification de l'économie Divico2 lancé officiellement à Alger. Financé par l'UE à hauteur de 15 millions d'euros, ce programme d'appui vise le développement durable du secteur de la pêche et de l'aquaculture et l'amélioration de ses performances pour qu'il puisse contribuer à la stratégie de diversification de l'économie nationale, a indiqué John O'Rourke, ambassadeur et chef de la délégation de l'Union européenne en Algérie lors d'un séminaire de présentation de ce projet. M. O'Rourke considère que la diversification de l'économie "est incontournable" puisqu'elle "est étroitement liée à la problématique de l'emploi et du développement du secteur privé". Il s'agit, selon lui, de promouvoir un secteur de l'économie autre que celui des hydrocarbures et d'assurer aussi que le rôle de l'Etat facilite l'émergence d'un secteur privé dynamique et compétitif, a-t-il ajouté. S'étalant sur deux ans (2017-2018), ce programme d'appui propose d'encourager les initiatives locales dans trois wilayas pilotes (Ain Temouchent, Sétif et Skikda). Divico2 vient accompagner la mise en œuvre du plan Aqua-pêche qui vise à augmenter la contribution des activités de la pêche et de l'aquaculture à la diversification de l'économie nationale, a indiqué le ministre de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, Abdessalam Chelghoum, dans son allocution lue par le secrétaire général au ministère, Kamel Chadi. Il est attendu de ce programme le renforcement des capacités d'encadrement et de gestion des institutions publiques, la promotion et la valorisation des filières par l'accompagnement de la gestion durable de la ressource, l'amélioration de la qualité des produits ainsi que la distribution et la commercialisation et le renforcement des capacités des organisations professionnelles, selon le ministre. M. Chelghoum a souligné que le secteur de la pêche et d'aquaculture disposait d'atouts indéniables, mais ses performances ne sont pas à la hauteur de ces atouts. L'Algérie vise à doubler sa production de poisson pour atteindre 200.000 tonnes/an, et ce, grâce à l'aquaculture dont la production ne dépasse pas 5.000 tonnes/an actuellement. Pour ce faire, "le gouvernement a décidé d'inscrire la pêche et l'aquaculture parmi les filières porteuses de son nouveau modèle de croissance à l'horizon 2035", a rappelé le ministre. Le directeur de la coopération avec l'UE auprès du ministère des Affaires étrangères, Ali Mokrani, a souligné de son côté que ce programme est un enjeu pour l'Algérie et pour les relations avec l'UE, et qui est la diversification de l'économie nationale. Le secteur de la pêche doit ainsi tirer profit de l'expérience européenne ainsi que celle des autres partenaires intervenant dans l'exécution de ce programme, pour s'inscrire dans les objectifs du développement durable (ODD) fixés à l'horizon 2030. Le directeur de la pêche au ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, Taha Hamouche, a considéré que l'assistance de l'UE permettra d'améliorer l'approche dans la réalisation du programme du gouvernement visant l'augmentation de la production nationale via des assistances techniques et des formations. Parmi les actions d'appui technique identifiées figurent notamment l'élaboration des statistiques de pêche et l'évaluation des pêcheries. Il s'agit aussi de l'aquaculture marine, continentale et saharienne, de la sécurité sanitaire et l'hygiène des produits halieutiques et de la commercialisation des produits de la pêche et de l'aquaculture.