La pêche à la sardine dans les eaux algériennes notamment celle exercée par les senneurs est autorisée toute l'année. Toutefois, l'abondance de cette espèce dans les eaux algériennes est enregistrée durant la période allant du mois de mai au mois d'octobre, et ce, en rapport avec son cycle biologique. Raison pour laquelle, la campagne de pêche à la sardine a été instaurée durant cette phase depuis l'exercice 2013. Un dispositif national a été mis en place afin d'améliorer les conditions de travail des professionnels de la filière et d'augmenter la rentabilité de leurs unités de pêche. Et rendre cette ressource accessible à une plus grande frange de la population. Selon Mme Souad Tafticht, de la direction de la pêche de la wilaya d'Alger, l'objectif de cette campagne est de développer une pêche responsable, une aquaculture durable. Valoriser et réussir l'intégration des ports et activités de pêche dans le développement socio-économique local. Selon la même responsable, la période choisie est dite « normale et naturelle pour pêcher la sardine ». Pour faciliter l'opération aux professionnels, a-t-elle précisé, le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a procédé à la mise en place d'un Fonds national de développement de la pêche et de l'aquaculture (FNDPA). Sa mission est, a expliqué Tafticht, la couverture des charges relatives aux intérêts des prêts accordés par les banques aux pêcheurs. « Depuis l'entrée en vigueur de ce Fonds en janvier 2016, un seul dossier a été déposé au niveau de la Direction de la pêche de la wilaya d'Alger », a-t-elle précisé. « Les armateurs de sardiniers peuvent désormais avoir un crédit sans intérêt sur une période de remboursement de 12 mois », a-t-elle expliqué. « Ainsi, ils peuvent acquérir un nouvel équipement et assurer une bonne campagne de pêche de la sardine », a-t-elle ajouté. Selon la même responsable, des inspecteurs ont effectué des recensements pour déterminer le nombre de pêcheurs habilités à sortir durant cette campagne et ce, pour les accompagner et leur fournir les équipements nécessaires. Quarante navires à raison de 12 pêcheurs par embarcation ont été mobilisés pour cette période de pêche. Comparativement à la même période de 2015, notre interlocutrice a fait état de 60 sardiniers ayant pêché 1.082 tonnes de sardine dans la wilaya d'Alger. Pour sa part, Salah Kabech, armateur marin pêcheu n'est pas d'accord concernant la période dédiée à la pêche de la sardine. « La meilleure période de pêche à la sardine se situe entre les mois de septembre et novembre », a-t-il fait savoir. Selon ce professionnel, au cours de la saison actuelle, la sardine est très mince, voire fine, et n'est pas conforme aux normes de consommation. « Cette campagne est un massacre », a-t-il indiqué. Selon lui, l'Algérie enregistre un retard flagrant dans la production de la sardine. « Le mois d'avril 2015, un surplus de sardine a été enregistré contrairement à la période de l'année 2016 où rien n'a été signalé », dira-t-il. Il a rappelé que l'anchois s'est vendu samedi dernier à 11.000 DA la caisse de 18 kg. « A quel prix sera vendue la sardine alors qu'elle se fait rare à cause de la pollution et la mauvaise gestion de la période de pêche ? », s'est-il interrogé. Concernant le FNDPA, Kabech a qualifié cette initiative d'« incorrecte ». Les raisons ? « Les crédits accordés aux pêcheurs ne sont pas conséquents et ne peuvent couvrir l'entretien de la flotte, du matériel, des moteurs ou encore certains accessoires dont le prix peut dépasser les 300 millions de centimes. » Selon cet artisan, le problème ne réside pas dans le renouvellement des filets de pêche mais dans la réhabilitation des moteurs et des pièces de rechange.