La maison du vieux parti Sachant qu'il y aura beaucoup de mécontents, le secrétaire général a bien pris ses précautions pour mettre tout le monde devant le fait accompli. Qui sera retenu à la candidature? La question taraude plus d'un. Les militants du FLN retiennent leur souffle. Ces derniers attendent avec impatience la moindre fuite de l'hôtel Moncada, lieu où travaille la commission nationale de candidature depuis une semaine, mais en vain. L'opération de tri des candidatures qui a pris fin hier, laisse tout le monde sur sa faim. «C'est le black-out total», affirme un cadre du parti. Le suspense, risque de durer plus longtemps vu que le secrétaire général ne compte pas publier les listes des candidats retenus et ceux éliminés et ce jusqu'à la fin du délai de dépôt des listes de candidatures. Sachant qu'il y aura beaucoup de mécontents qui vont tenter de torpiller l'opération, le secrétaire général qui connaît très bien la maison FLN a bien pris ses précautions pour mettre tout le monde devant le fait accompli. Des ministres, des députés et des cadres ainsi que de simples militants sont dans l'expectative. Ce qui est certain est que plus de la moitié des prétendants sera éliminé. Vu le nombre important des dossiers de candidatures qui dépasse de loin le nombre des sièges de l'assemblée, la plus grande partie des dossiers finiront dans les poubelles. Le FLN a enregistré 6200 dossiers de candidatures dont 618 au niveau de la capitale. Un véritable casse-tête chinois pour le parti. Celui-ci s'est engagé à examiner les dossiers en l'espace d'une semaine. «Nous allons finir l'étude des dossiers dans six jours», avait déclaré le secrétaire général Ould Abbès en marge de la cérémonie d'installation des nouvelles structures du Sénat mercredi dernier. Ould Abbès avait soutenu que chaque jour six wilayas sont classées. La commission nationale des candidatures qui a pris pour siège l'hôtel Moncada était en conclave pendant une semaine pour faire la sélection. Quels sont les critères qui seront retenus justement? Le secrétaire général du FLN a indiqué que «toutes les franges de la société doivent être représentées». «Nous devons, certes, relever le niveau, mais les agriculteurs et les ouvriers doivent être représentés et nous ne devons pas les empêcher de se porter candidats», a estimé Ould Abbès. C'est le curriculum vitae (CV) militant qui compte selon les critères arrêtés par la nouvelle direction du FLN qui n'a, en tout cas, pas innové en la matière. En plus des conditions posées par le Code électoral, la direction du FLN a exigé que les candidats du parti doivent être «propres, crédibles et avoir de bons rapports avec les citoyens». Sinon, aucun signe de vouloir rajeunir ses représentants. La feuille de route prend aussi en considération ceux qui sont nés avant 1941. Ces derniers ne doivent pas être compromis par un comportement contraire à la Révolution de Novembre et sont sommés de le justifier par une attestation qui sera jointe au dossier de candidature. Or, même si beaucoup de candidats répondent à ces critères il n'en demeure pas moins qu'il y aura des prévéligiés. Pour faire partie des candidats il faut également avoir le bras long. La bataille des coulisses joue un grand rôle dans les orientations du parti. Le secrétaire général est, sans doute, sollicité de partout pour placer telle ou telle personne en bonne position. Pour les huit ministres candidats, ils chapeauteront les têtes de listes dans les différentes wilayas. Pour le reste, le choix sera difficile, en particulier pour la capitale qui attire plus d'un. En tous cas, la publication des listes de candidatures provoquera tôt ou tard des mécontentements qui vont compliquer la tâche au secrétaire général.