Une foule nombreuse à l'enterrement de miloud chorfi Larmes aux yeux, Ahmed Ouyahia a tenté de s'exprimer ne serait-ce que par une petite phrase, mais en vain, sa gorge était totalement nouée. Les prémices d'une forte affluence se sont dessinées dès l'annonce du décès du sénateur du tiers présidentiel Miloud Chorfi. L'enterrement était prévu après la prière du milieu de la journée, (Dohr). Le quartier d'El Othmania (ex-Maraval) ainsi que ses alentours étaient pris d'assaut dès les premières heures de la journée d'hier. La ruelle étroite abritant le domicile mortuaire, grouillait de monde, ne contenant plus la grande foule s'épaississant au fur et à mesure que l'heure avançait. Non loin de là, la route liant Maraval au reste des quatre coins de la ville, était, malgré l'impressionnant dispositif policier régulant la circulation, pleine à craquer d'hommes et de femmes venus de toutes les régions du pays. Tout un chacun tenait à assister à l'inhumation de l'homme qui a sacrifié sa jeunesse pour l'enseignement d'abord, avant de devenir journaliste sportif à la Télévision nationale et militant du Rassemblement national démocratique. «Malgré la maladie méchante ne l'ayant pas lâché depuis plus d'une année après avoir subi une intervention chirugicale à Paris, Miloud Chorfi était toujours présent à son poste.» Une telle phrase revient tel un leitmotiv sur les lèvres de tous les fidèles venus d'Oran, ses alentours immédiats ainsi que des quatre coins du pays. Les cadres locaux de la formation de Ouyahia étaient endeuillés par la perte du militant Chorfi. Ils n'ont pas été seuls à subir une telle peine. Ils ont été rejoints dès la matinée par leurs compagnons de la centrale du Rassemblement national démocratique, RND ainsi que par d'autres cadres des autres partis politiques, comme le FLN, l'ANR, le MJD. Des moudjahidine, des représentants des commerçants, des artistes, des journalistes, des enseignants, des universitaires, des syndicalistes, des employés de l'administration locale n'ont pas, eux aussi, hésité à faire le déplacement pour enfler davantage la foule qui accompagnait le défunt à sa dernière demeure. «Un grand Monsieur s'en va. Le RND a perdu un de ses piliers», dira Dahmane Aït Ahcen, coordinateur communal du RND de la commune d'Iboudraren dans la wilaya de Tizi Ouzou. Lui emboîtant le pas, Saâd Zemouche de l'association Numidia a enchaîné en affirmant que «Miloud Chorfi est un symbole d'un militantisme exemplaire loin des feux de la rampe». C'est en tout cas le branle-bas de combat, du moins pour les journalistes qui commençaient à s'agiter eux aussi, dès les premières heures de la matinée d'hier, en sollicitant des personnalités les invitant à dépeindre la vie de l'enseignant devenu journaliste avant de boucler sa carrière en tant qu'homme politique, le défunt Miloud Chorfi. Les hommes des médias se sont intéressés le plus aux proches collaborateurs du défunt, journalistes, députés et cadres du parti et ceux des autres formations politiques. D'aucuns n'ont omis de rendre hommage au défunt en s'accordant à dire que «l'homme a toujours été serein dans sa besogne et confiant dans son engagement». «Sage a été Miloud Chorfi», dira l'ex-ministre chargé des Relations avec le Parlement, Mahi Khalil. 10h. L'ex-ministre chargée de la Famille et de la Condition féminine, Nouara Djaâfar, arrive. Elle était accompagnée de Ratiba Ayad, députée représentant la wilaya d'Oran à l'Assemblée populaire nationale.Vers 11h30 la foule grossit, notamment après l'arrivée d'une forte délégation guidée par le premier responsable du RND, Ahmed Ouyahia et Abdelkader Bensalah. Un cordon de sécurité a été mis en place et guidé par le chef de sûreté de wilaya d'Oran, Nouasri Salah. Ayant posé un dernier regard d'adieu sur le défunt, Ouyahia n'a pu retenir ses larmes, ses yeux ont, du coup, été envahis par une rougeur perceptible reflétant sa tristesse. Il tenta de s'exprimer ne serait-ce qu'en déclamant une petite phrase en hommage au défunt, mais en vain. Sa gorge était totalement nouée. Ouyahia a tout de même réussi à dissimuler un tant soit peu son émotion en affirmant que «Miloud Chorfi était nationaliste jusqu'au bout des ongles». Ahmed Ouyahia a remis la lettre de condoléances du président de la République à l'adresse de la famille du défunt. Dehors, les présents ont été invités à s'installer dans les deux grands espaces aménagés à l'effet d'accueillir les personnes venues assister aux funérailles. D'aucuns se demandaient si la prière précédant la mise en terre allait être faite dans une mosquée ou à l'intérieur du cimetière. 12h30. La dépouille mortelle quitte définitivement le domicile familial pour prendre la route de la dernière demeure. Les membres de la famille du défunt, des cadres, militants sympathisants du parti et ceux de plusieurs autres formations étaient en pleurs dissimulant mal leur peine. Plusieurs centaines, voire des milliers de personnes se bousculaient, toutes tenaient à assister à l'enterrement. Le défunt a été accompagné par, en plus des milliers d'Algériens, ses compagnons du militantisme comme Ahmed Ouyahia, Bensalah, Seddik Chihab, Kazitani Abdelhak, Louhibi Nabil et autres militants comme Bouguerra Soltani et le député Saidi, Ould Khelifa, Ali Haddad. Adieu l'ami! Ils ont dit à propos du defunt Sedik Chihab, cadre au rnd «C'était un homme engagé» «Nous avons perdu un homme compétent, engagé et fidèle. Miloud Chorfi est un homme modeste et convaincu, de principes et fidèle en consacrant sa vie pour l'intérêt de l'Algérie. Il a toujours été fidèle au serment de son père qui est chahid. Il a constitué une référence pour les militants de la base. Nous sommes tristes. Son décès survient alors que le Rassemblement national célèbre son 20e anniversaire. Le destin a voulu que Miloud Chorfi marque de son empreinte la création et l'évolution de son parti. Tayeb Zitouni ministre des Moudjahidine «Chorfi était un bienfaiteur» Sa mort est une perte pour nous, pour tous ses amis ainsi que pour toute l'Algérie. Il était un grand homme ayant un coeur ouvert et une habitation tout aussi ouverte pour tout le monde y réunissant les hommes en vue de les unir autour d'un sourire éternel sans aucun complexe ni gêne. El Hadj Miloud Chorfi a toujours été un bienfaiteur Professeur Lellou Salah, chef de service pneumologie à l'EHU d'Oran «Il a servi le pays» Miloud a résisté à sa maladie jusqu'à la dernière minute de sa vie. Il a lutté contre la maladie ayant eu cause de lui. Ceux le connaissant louent les actions accomplies par le défunt ayant servi son pays en tant que journaliste, comme il a servi le pays en tant qu'homme politique nationaliste. Il est décédé dans le service que je guide, dans mes bras.