Le retard dans la délivrance des autorisations d'importations aussi bien pour les produits finis que pour les intrants et matières premières pour la fabrication locale, est la raison principale de cette situation. La Fédération algérienne du médicament (FAM) est sortie hier de son mutisme concernant la rupture de certains médicaments pour affirmer que cette rupture dont la presse nationale fait écho depuis quelques semaines, est une vérité. Elle est une vérité, affirme d'emblée le président du l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop) Abdelouahed Kerrar au cours d'une conférence de presse organisée hier à Alger, dans la mesure où pas moins de 210 DCI (dénomination commune internationale) font défaut sur le marché et que les professionnels du secteur (médecins et pharmaciens) n'arrivent plus à trouver pour répondre aux besoins de leurs patients. Cette situation qui tend à s'aggraver dans les semaines et mois qui viennent, a pour raison explique M. Kerrar, le retard dans la délivrance des autorisations d'importations de la part du ministère de la santé, aussi bien pour les produits finis que pour les intrants et matières premières pour la fabrication locale. En effet, «le ministère qui a l'habitude de délivrer ces autorisations au mois de septembre, ne l'a fait cette année qu'au mois de décembre dernier. Chose qui a fait que les commandes des opèrateurs algériens n'ont pas été satisfaites dans le temps par les sociétés auprès desquelles elles ont été passées»,», a indiqué le président de l'(Unop). «Ces sociétés mettent d'habitude trois mois pour satisfaire les commandes qu'elles reçoivent», a ajouté le conférencier, dénonçant au passage la délivrance que de 60% des autorisations par le ministère de la santé. «C'est cela qui va créer des ruptures sévères dans les mois prochains s'agissant certains médicaments», soulignera en outre Abdelouahed Kerrar. «Car, l'opérateur qui reçoit l'autorisation au cours de ce mois par exemple ne verra sa commande satisfaite qu'au mois du mai ou juin prochain», fera-t-il remarquer. Et de poursuivre «nous comprenons quand le ministère nous dit que le pays traverse une période délicate sur le plan financier et à ce titre des restrictions budgétaires s'imposent». Mais ce procédé, nuance-t-il, ne doit pas se faire au détriment du patient et des producteurs locaux du médicament, avant de lâcher «que ce n'est qu'en Algérie dans le monde qu'on délivre des autorisations pour l'importation des matières premières pour la fabrication locale». Répondant par ailleurs sur certaines accusations ciblant la (FAM) et faiant d'elle le premier responsable de cette situation, sachant que la réglementation en vigueur oblige les producteurs et les importateurs de médicaments à disposer d'un stock de trois mois, M. Kerrar, dira que «ceci pourrait être vrai, si on était dans un pays où le taux de la natalité et les statistiques de consommation des médicaments existent et sont maîtrisées». Ces deux paramètres échappent pour l'heure à l'Algérie et font que les prévisions et les pronostics qu'un opérateur établit au préalable s'avèrent fausses par la suite.