Estimée à un milliard de centimes, la production locale du médicament est un stabilisateur de l'importation qui avoisine les 2 milliards de dollars. Sans production nationale, la facture des produits pharmaceutique serait de plus en plus lourde. Toutefois, en dépit de ce rôle prépondérant que peuvent jouer les producteurs de médicaments, des embûches dans le traitement des dossiers se dressent devant eux. Un constat dressé, hier, par les producteurs de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop) lors d'un séminaire organisé à l'hôtel Mercure autour de la thématique « l'enregistrement des produits pharmaceutiques en Algérie ». Le président de l'Unop, Abdelouahed Kerrar, a estimé que « pour bâtir une filière compétitive en mesure de répondre aux besoins des patients algériens, la refonte des textes de loi inhérents à l'enregistrement est indispensable ». Il affirme que « le potentiel industriel est énorme et la production se fait selon des normes strictes qu'on nomme bonnes pratiques ». Les opérateurs en pharmacie, estimés à 70, seront renforcés par 117 autres. Ce nombre nécessite un meilleur appui juridique. Selon Nadir Abderrahim, directeur de la société des Industries médico-chirurgicales (IMC), leader du consommable médical en Algérie, « l'Unop, qui regroupe 34 adhérents, a pour but de renforcer la production pharmaceutique à des prix justes ». Il rappelle que « nos entreprises n'ont rien à envier aux étrangères et l'informel n'existe pas dans notre corporation ». De son côté, le Dr Malik Aït-Saïd a relevé les lenteurs de la procédure d'enregistrement des produits pharmaceutiques en Algérie. Opération décisive pour l'entrée des médicaments sur le marché, le traitement de la demande de l'enregistrement nécessite 120 jours pour que le ministère se prononce. « Un délai qui peut être prolongé de 30 jours s'il doit passer par une expertise clinique », a-t-il déploré. Evoquant les conditions d'enregistrement, Aït-Saïd a pointé du doigt la non-application de la disposition des essais cliniques « exigés seulement du temps de Yahia Guidoum ». Il a relevé également l'absence de toute visibilité sur les produits soumis à l'enregistrement ou en voie d'enregistrement. Une manière de se lancer dans la fabrication de produits similaires. L'orateur a également fait remarquer que « le marché algérien est l'un des plus attractifs et offre beaucoup de facilitations en comparaison avec certains pays voisins ». Ces facilitations ont permis d'enregistrer, entre 1998 et 2013, plus de 6.140 décisions au profit de 40 pays. L'Algérie s'est vu octroyer 2301 décisions. Il faut savoir que grâce à la production locale, le tarif de référence a été appliqué. Pour l'heure, il concerne 116 dénominations communes internationales (DCI).