Les ligues font une interprétation personnelle des règlements généraux. La refonte du football national est-elle en cours? C'est sûrement le voeu du premier responsable de la discipline, le président de la FAF, M.Mohamed Raouraoua. Depuis sa venue à la tête de cette fédération, il a indubitablement introduit une nouvelle façon de voir et créé les mécanismes à même de réduire les problèmes. Il y a que Mohamed Raouraoua est loin d'avoir les mains libres pour mener à bien son action. Nous ne parlons pas des entraves administratives susceptibles connues de tous au niveau de toutes les fédérations sportives du pays, mais de ceux qui sont censés l'aider et l'accompagner dans la remise sur rails de la première discipline sportive du pays. Pour Raouraoua, les problèmes liés aux compétitions sont secondaires dans la mission qui lui est dévolue. Ce faisant, il laisse le champ libre à toute une ribambelle de responsables qui n'en font qu'à leur tête dans l'application de la réglementation. Il est vrai que de telles pratiques n'ont qu'une importance relative par rapport à la montagne de problèmes, autrement plus cruciaux, mais nul ne niera le fait qu'elles nuisent au bon fonctionnement de la discipline et à sa crédibilité. La ligue interrégions est de création récente mais elle se distingue, déjà, par certaines décisions pour le moins, inacceptables. Dernièrement, elle a eu à traiter deux affaires dans lesquelles est impliqué un club, le Widad de Rouiba. Ce dernier a été débouté dans les deux, même au niveau de la commission de recours de la LNF. Pourtant, le service juridique de la FAF, que préside Maître Rachid Bouabdallah gagnerait à jeter un oeil dans ces deux dossiers. Il y verrait, à coup sûr, des choses pas très claires. A la rigueur, on pourrait dire que le club rouibéen est en tort dans la première affaire, celle de son match contre le RCB Oued R'hiou. Ce jour-là, ce club a aligné un junior dont la licence ne comportait pas de cachet médical attestant qu'il pouvait être surclassé et jouer avec les seniors. L'article 164 des règlements généraux ne fait pas mention d'un tel cas parmi les éventuelles fraudes. La commission juridique de la FAF peut, cependant, émettre un avis sur la question dans la mesure où l'article 53 des règlements généraux impose aux clubs d'apposer le cachet et la signature du médecin sur le dos de la licence d'un tel joueur. Si les textes font obligation d'une telle procédure, c'est, donc, qu'il y a eu infraction de la part du RCBOR, d'autant que les dispositions réglementaires de la saison 2004-2005 des ligues régionales qui émettent les licences de ces joueurs juniors, invitent les clubs à se plier aux exigences de l'article 53 cité plus haut. Le hic est qu'il y a jurisprudence puisque une affaire du même type, à savoir le match de wilaya du centre entre le WRK et l'ARBBH du 10 mars 2005 où la ligue régionale du Centre a donné match à rejouer estimant que l'erreur administrative était réelle. Il y a, donc, un incontestable vide juridique sur le plan disciplinaire à ce niveau-là et il serait opportun que l'on y apporte un correctif mais, dans tous les cas, le WAR pouvait, au minimum, obtenir que le match soit rejoué. Dans la seconde affaire impliquant le WAR, il y a, par contre, matière à discuter et à mettre en doute les décisions de la ligue interrégions et de la commission de recours de la ligue nationale. Lorsqu'il a rencontré le Widad rouibéen, le NARB Réghaïa a inscrit sur la feuille d'arbitrage, mais comme remplaçant, un junior qui avait la saison dernière évolué au club de l'IRB Boudouaou avec lequel il avait joué 7 matches dans l'équipe senior. Ce joueur avait signé à Réghaïa en dissimulant ce fait alors que l'article 66 des règlements généraux lui imposait d'obtenir une lettre de libération de son ancien club pour le faire. Il était, donc, en infraction, mais le tout était de savoir si le NARBR pouvait être sanctionné (lui qui avait gagné sur le terrain le match en question) puisqu'il n'avait pas fait entrer en jeu le joueur. Pour contredire les réclamations du WAR, les instances dirigeantes du football ont fait référence à l'article 117 des règlements généraux qui indique que la participation effective s'applique au joueur qui a, en totalité ou en partie, pris part à une rencontre. Le même texte ajoute que le joueur remplaçant n'ayant pas pris part effectivement à la rencontre n'est pas considéré comme ayant participé à cette rencontre. Mais l'article suivant, le 118, stipule que seuls les joueurs qualifiés à la date effective de la rencontre et non suspendus sont autorisés à figurer sur la feuille d'arbitrage. En outre, l'article 47 souligne que les clubs sont responsables de la véracité des renseignements qu'ils portent sur une licence en faisant notamment figurer le nom du club quitté. A partir de là, tout est possible, même le fait que le WAR ait raison. Si le joueur n'a pas joué cette rencontre pourquoi, donc, l'avoir suspendu? Quelque part les instances, qui ont eu à étudier ce dossier, ont reconnu que le NARBR devait être soumis aux dispositions de l'article 239 des règlements généraux portant sur la dissimulation de qualification antérieure. En cela, elles ont certainement lésé le WAR, car le fait de figurer sur une feuille d'arbitrage alors qu'on a fraudé, est une infraction qu'il convient de sanctionner. Mais les ligues font une interprétation personnelle des textes en vigueur pour le plus grand mal du football algérien.