Le théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa a abrité une soirée émouvante samedi dernier à l'occasion d'un vibrant hommage rendu par l'Office national des droits d'auteur et des droits voisins (Onda), à la diva Nouara, une icône de la chanson kabyle. La soirée hommage a débuté par un récital du répertoire kabyle interprété par Cylia Ould Mohand, une lycéenne de 17 ans qui se met sur les traces de son idole, Nouara, qui l'a conviée à cette soirée hommage. Cylia a interprété six belles chansons, en commençant par la mythique chanson «V'gayet Telha...Bougie est belle», «Tilawine...les femmes» de Chérif Kheddam, suivie de «Zerigh mazal,.. kechini Rouh» d'Aït Menguellet, et l'autre chanson phare «Aassas Nezahriw» de Takfarinas. C'est cette même Cylia, une kabyle d'Oran, considérée comme une étoile montante de la chanson kabyle, qui accompagna la diva Nouara pour faire son apparition sur scène juste après que l'animateur de radio Rachid Merzouk déclama un poème, résumant son répertoire. La soirée-hommage a débuté par la remise d'un trophée à la diva Nouara, 72 ans, par le directeur de l'Onda Samy Bencheikh El-Hocine en compagnie de Mohamed Hatab, wali de Béjaïa. Toute émue, Nouara, n'a pas pu retenir ses larmes devant la jeune Cylia, que Nouara considère comme une réelle relève de la chanson féminine kabyle. «Je ne vous vois certes pas avec mes yeux, mais je vous sens et je vous vois avec mon coeur», c'est par cette belle déclaration que la diva Nouara entamera son récital pour gratifier en l'espace d'une belle soirée, une assistance composée d'artistes, des jeunes et moins jeunes, sans oublier une forte assistance des gens de sa génération qu'elle a bercés à travers les ondes de la Radio nationale (Chaîne 2). Nouara, la diva de la chanson kabyle, a offert à ses fans une douce et émouvante soirée. De sa voix puissante qui n'a pas pris une ride malgré le poids de ses 72 ans, accompagnée par l'orchestre de Slimane Kerrouche, elle a rendu un vibrant hommage, de son côté à son fidèle public en interprétant des chansons phares de son riche répertoire à l'instar de «Akwaligh» (je te verrais), «Ouliw ourizmir adhihalmel wiss sine» (mon coeur ne peut aimer un autre», «Thit Ihznène» (L'oeil Triste) et autre «Ijrah Galène» (blessé des yeux). Les yeux voilés de larmes Nouara déclara en direction de son public «je vous admire... je vous aime vous êtes mon remède...Vous êtes mon oxygène». Cette belle soirée-hommage à inscrire à l'actif de l'Onda qui a opté pour Béjaïa pour rendre hommage à la diva de la chanson kabyle, s'est achevée en déclamation poétique émouvante devant des applaudissements nourris de l'assistance. La soirée s'est prolongée dans les coulisses, où l'artiste simplement et modestement à répondu favorablement à toutes les demandes pour prendre des photos. Touchée par la gratitude du public et tant de sollicitude Na Nouara a promis de revenir à Béjaïa «je reviendrai à Béjaïa, une belle et unique ville que je chéris énormément...pourvu que j'ai les forces pour ça» a-t-elle promis à ses fans d'hier et d'aujourd'hui. Un hommage amplement méritée qui intervient au bon moment. Un hommage de son vivant pour celle qui a marqué la scène artistique nationale. Na Nouara, a commencé en 1963, en intégrant les studios de la radio, où elle animait une émission enfantine, avant d'entamer la carrière de chanteuse, deux années plus tard, en 1965, grâce à sa voix mélodieuse à travers les ondes de la radio. Une voix, vite captée et remarquée par des auteurs et compositeurs existants sur la scène artistique de l'époque. On citera, le plus reluisant, l'illustre Cherif Kheddam, qui a pu faire éclater son talent.