Dans la région centre, les enseignants ont répondu favorablement à l'appel du Cnapest. Le mot d'ordre de grève observé, hier, par le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a été largement suivi à travers le territoire national. Selon un membre du bureau national de ce syndicat et les informations émanant des différentes wilayas du pays, le taux de suivi a atteint à la mi-journée les 80%. «Il est probable que ce taux grimpe à 85% en fin de journée» nous explique ce syndicaliste. Le succès de cette journée est dû à son «caractère particulier», nous dira notre interlocuteur, qui consiste en la dénonciation des manoeuvres de la tutelle qualifiées d'abusives. «Les enseignants à travers cette journée contestent la hogra, les menaces et les comportements abusifs des ministères de l'Education et du Travail» ajoute ce même syndicaliste. Se voulant être plus précis, notre interlocuteur avance les taux de suivi enregistrés dans certaines wilayas, notamment celui de la wilaya de Batna qui avait atteint les 87%. Quant au taux de suivi à Oran et Annaba, il a avoisiné les 85%. Il semble que ces chiffres n'ont pas été gonflés, du moins dans certaines wilayas où se trouvent nos correspondants qui nous ont confirmé que cette grève a eu l'écho escompté de la part de la corporation, notamment à Oran et à Constantine sauf Béjaïa où le taux n'a pas dépassé les 30%. Pour la région du centre, notre virée à quelques lycées algérois nous a renseigné que les enseignants «Cnapistes» ont répondu favorablement à l'appel de leur syndicat. On a appris, par ailleurs, que les enseignants d'un lycée algérois ont adressé une pétition à leur tutelle en guise de soutien à leurs confrères qui ont fait l'objet d'une décision de justice suite aux plaintes du ministère. «A travers cette pétition, nous demandons à notre tutelle de retirer ces plaintes» plaide un enseignant gréviste. En dépit des menaces du ministère de l'Education concernant toute action de protestation « extrémiste» entreprises par les syndicats non encore agrées, les enseignants ont été, comme d'habitude, attentif à l'appel de leur syndicat. «Les enseignants ont surmonté leur peur car ils savent pertinemment que leur cause est noble du moment qu'elle relève de l'aspect socioprofessionnel. Elle oeuvre notamment à la protection des libertés syndicales dans notre pays», nous explique un membre du Cnapest. Afin de remédier a cette situation de crise, les enseignants rencontrés sur les lieux estiment que la seule solution réside dans le dialogue. Pour sa part, le ministère de l'Education ne veut s'avancer sur aucun chiffre. «On ne veut pas rentrer dans la polémique ni verser dans la surenchère, le chiffre donné par le Cnapest est tout à fait imaginaire», nous explique un responsable au sein du ministère. Selon notre interlocuteur, objectivement le Cnapest ne peut, en début de grève disposer d'un chiffre concernant 1400 lycées et plus de 60.000 enseignants sur le territoire national. «On ne peut en tant qu'institution publique annoncer publiquement un chiffre avec autant de légèreté.» Ce qu'il faut retenir, selon le ministère, c'est que la tendance qui se dégage à travers un sondage effectué ici et là montre que le taux constaté est «très en deçà de ce qu'avance le Cnapest». Le plus étonnant, estime le ministère, est que le problème du Cnapest tourne autour de questions qui ne relèvent pas des prérogatives du ministère de l'Education. Un appel à la sagesse est lancé par la tutelle pour tous les enseignants influencés par ce syndicat illégal.