le commissariat où a eu lieu l'attentat Il était 20 heures 35 minutes quand la ville de Constantine a été surprise par une énorme déflagration qui a secoué le quartier de Bab El Kantara. L a nouvelle avait fait le tour de la ville en quelques secondes. Sous le choc de l'explosion, les habitants du quartier n'avaient pas encore saisi ce qui venait de se passer pensant à une explosion suite à une fuite de gaz, quand soudain ils prirent conscience qu'il s'agissait d'une bombe. Pis encore un attentat kamikaze auquel nul ne s'attendait. C'était l'agitation totale, la panique et les cris qui caractérisaient la scène. Un terroriste portant une importante quantité d'explosifs a tenté d'atteindre le poste de police du 13ème arrondissement, dont le siège est situé à Bab El Kantara. Un policier alors, à bord du véhicule de service stationné devant le commissariat s'aperçoit de la progression d'un suspect vers l'entrée du siège, le kamikaze refusant de répondre aux sommations du policier, ce dernier use alors de son arme pour des tirs en l'air et finit par neutraliser le suspect le basculant sur le sol mais le criminel a réussi à actionner sa ceinture explosive blessant deux policiers dont celui qu'on appelle désormais le «héros» qui se trouve depuis à l'hôpital. Hier, les traces de l'explosion ont été complètement effacées et une quinzaine de policiers en gilet pare-balles étaient positionnés devant le siège de la police situé en bas d'une bâtisse qui abrite une dizaine de familles. On constate cependant l'ampleur des dégâts, vu le nombre de vitres détruites aussi bien des habitations que celles de certains véhicules au niveau d'une station de lavage non loin des lieux de l'attentat. La police scientifique avait déjà engagé son travail en prélevant sur terre et sur le toit d'un bâtiment des morceaux du corps déchiqueté du terroriste dont seule la tête a été visible par certains témoins. Choqués, ces derniers n'ont pas hésité à faire part de leur vécu en cette soirée particulièrement agitée. Islam, 20 ans: «Vous auriez dû venir hier soir pour voir l'horreur, l'explosion m'a projeté à plusieurs mètres de l'endroit où j'étais, j'ai pas compris ce qui s'est passé, j'ai pas fermé l'oeil de la nuit. Une foule s'est aussitôt constituée autour du poste de police. On avait cru à une voiture piégée, mais c'est un kamikaze. C'est affreux, mon neveu criait c'est papa qui est mort.» On entendait des cris de partout. La police a tracé ensuite un périmètre de sécurité pour permettre l'entame de l'enquête. Des ambulances ont été mobilisées pour conduire les blessés à l'hôpital on compte parmi eux deux citoyens». Lamri, un jeune d'une trentaine d'années, qui n'a pas pu retenir son émoi «marre, marre et marre, cette violence n'est pas la nôtre, qu'on nous laisse tranquilles et je me permets de parler au nom du peuple pour dire à ceux qui veulent mettre l'Algérie dans le chaos qu'on soutient la police, l'ANP et la Gendarmerie nationale, que ces criminels aillent exercer leur djihad ailleurs, on est et restera derrière notre président et nos services de sécurité advienne que pourra». Un retraité de 84 ans soutient quant à lui «avec quel langage doit-on parler à ces criminels? Qu'est-ce qu'ils veulent? Qu'on nous laisse tranquille, notre paix a été chèrement payée. Leurs actes criminels ne servent à rien». Le propriétaire d'un magasin d'électroménagers témoigne «c'est absolument choquant et condamnable, on a cru que le terrorisme était révolu, mais non, des criminels veulent encore mettre le pays à feu et à sang, au profit de qui? Si ce n'était pas la vigilance de ce policier on compterait les morts par dizaines car l'explosion était énorme. Tout est devenu noir d'un coup et le feu a pris son élan, les services de sécurité ont été d'un professionnalisme impressionnant, je leur rends hommage». Cette tentative d'attentat kamikaze intervient en pleine précampagne électorale et coïncide avec la visite du vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, le général-major Gaïd Salah. Des sources sécuritaires n'écartent pas la piste de Laouira prétendu émir de Daesh auteur de l'assassinat du policier en octobre 2016. La menace d'un attentat kamikaze à Constantine ne date pas d'hier, les forces de sécurité tous corps confondus étaient préparés à cette éventualité. A noter qu'une importante opération combinée a été déclenchée depuis quelques heures et les tests ADN vont permettre d'identifier le kamikaze. Le nom de Messahel Youcef alias Zoubeir présenté comme malade et condamné a été inscrit sur la liste de potentiels kamikazes. Daesh revendique l'attentat L'organisation terroriste Daesh a revendiqué hier, la tentative d'attaque kamikaze déjouée contre un commissariat de police au centre-ville de Constantine. C'est l'agence Reuters qui a rapporté cette information, citant l'organe de communication de l'organisation criminelle. Avant-hier soir, la police a déjoué une attaque kamikaze contre un commissariat de police situé au 13e arrondissement de Constantine. Un homme portant une ceinture explosive a été tué par un policier alors qu'il s'approchait du commissariat. Le kamikaze voulait se faire exploser à l'intérieur du poste de police.