Le représentant du ministère après avoir retracé les faits démontrera avec précision l'acte volontaire de l'accusé Une peine de dix années de réclusion criminelle a été prononcée samedi, à l'encontre de M.M., par le tribunal criminel de Constantine, pour les chefs d'inculpation suivants : constitution d'association de malfaiteurs, vol qualifié, faux et usage de faux et enlèvement. Les faits de l'affaire remontent, selon l'arrêt de renvoi, au premier janvier 2003, date à laquelle le mis en cause fut arrêté par les services de sécurité. Celui-ci était à bord d'un véhicule, accompagné d'une jeune fille encore lycéenne. Cette dernière qui n'était autre que la victime, faisait l'objet d'un avis de recherche, suite à une plainte introduite par sa mère, laquelle témoigne de l'enlèvement de sa fille. Elle a été enlevée, ajoute l'arrêt de renvoi, par l'accusé au quartier de la Casbah pour être conduite à El-Harrach afin d'apporter un témoignage en faveur de son complice dans le cadre d'une autre affaire. Toujours selon l'arrêt de renvoi, le mis en cause avait volé le véhicule d'un citoyen résidant à Chelghoum Laïd, wilaya de Mila. Il sera intercepté alors qu'il s'est arrêté à la station d'essence de Boumerdès. Transféré à Constantine, les services de sécurité, entamèrent aussitôt des investigations. Sur autorisation du représentant du ministère public, ces éléments de la police procèderont à une perquisition de son domicile sis à Aïn Smara. Ils découvriront un important lot de permis de conduire, des cartes grises, des attestations d'assurance, une bombe lacrymogène et d'innombrables clés de contact, produites avec un appareil de fabrication détenu par le mis en cause. L'accusé réfute toutes les accusations retenues à son encontre devant l'assistance judiciaire, déclarant ne pas connaître la victime. Cette dernière déclare à son tour, avoir été enlevée par l'accusé et relatera les faits, tels qu'ils sont dans l'acte d'accusation. Dans un réquisitoire remarquable et sévère, le représentant du ministère, après avoir retracé les faits, démontrera avec précision l'acte volontaire de l'accusé et demande au terme de son intervention une peine de 15 ans de prison ferme. Pour sa part, la défense usera de tout son talent, pour lever les charges retenues contre son mandant, en exhibant une copie du procès-verbal d'audition de la victime devant le magistrat instructeur de Chelghoum Laïd, faisant état que celle-ci (la victime) était partie avec l'accusé de son plein gré. La défense, se basant sur l'absence de preuves, tente de semer le concept du doute. Elle tentera de faire rompre l'accusation d'enlèvement en réclamant les circonstances atténuantes pour son client. Après délibération du jury, l'accusé sera condamné à 10 années de réclusion criminelle.